
L’analyse d’échantillons provenant de la gigantesque fosse des Mariannes a révélé des milliers de micro-organismes nouveaux pour la science, parfaitement adaptés aux conditions extrêmes y régnant.
Un aperçu sans précédent des écosystèmes hadaux
Au cours de leurs 33 plongées à bord du submersible Fendouzhe, les chercheurs chinois ont recueilli des milliers d’échantillons d’eau et de sédiments, à des profondeurs allant de 6 000 à 10 900 mètres. Offrant un aperçu sans précédent des écosystèmes hadaux, quelque 7 000 espèces de microbes ont pu être identifiées, dont près de 90 % n’ayant encore jamais été décrites.
Leur séquençage a révélé des génomes remarquablement variés. Signe d’un haut degré de spécialisation, les aidant à prospérer sous des pressions extrêmes, ils s’avéraient globalement courts chez les micro-organismes dominant le fond de la fosse. À des profondeurs inférieures, ils avaient tendance à être plus longs et flexibles, indiquant des conditions plus changeantes.
Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Cell, de telles découvertes pourraient avoir des implications pour la préservation de la biodiversité ailleurs sur la planète.
L’équipe a également récolté 662 spécimens d’Hirondellea gigas, minuscules crustacés fabriquant leur propre armure d’aluminium, et une limace de mer des Mariannes (Pseudoliparis swirei), seule espèce de poisson à évoluer à des profondeurs supérieures à 8 300 mètres.

Un environnement extrême
La fosse des Mariannes résulte d’un processus géodynamique connu sous le nom de subduction, au cours duquel la plaque du Pacifique a glissé sous celle des Mariannes, plus petite. Localisé à environ 370 kilomètres au sud-ouest de l’île de Guam, Challenger Deep est, avec ses 10 935 mètres, le point le plus profond des océans terrestres.
Atteint pour la première fois par l’océanographe Jacques Piccard et le lieutenant de marine Don Walsh à bord d’un submersible de l’US Navy en 1960, il a depuis été visité par 20 personnes, incluant les trois auteurs de la nouvelle étude.
L’an passé, des chercheurs avaient résolu le mystère des intrigants gémissements provenant de la fosse des Mariannes.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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