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© Wellcome Collection gallery / Wikimedia Commons

Les épidémies dévastatrices ont laissé une marque indélébile sur les civilisations passées. Les Romains, malgré leur ingéniosité et leur avancée dans de nombreux domaines, ont été frappés par trois épidémies de peste. Aujourd’hui, une étude révèle un lien intrigant entre ces épidémies meurtrières et les changements climatiques qui ont caractérisé cette époque.

Les dates correspondent

Une étude publiée dans la revue Science Advances met en évidence une corrélation frappante entre les périodes froides et sèches de la péninsule italienne durant la période romaine (environ 200 av. J.-C. à 600 apr. J.-C.) et les épidémies dévastatrices qui ont ravagé l’empire sur plusieurs siècles. Pour étudier le climat de l’Europe antique, une équipe de chercheurs internationaux a prélevé des échantillons de sédiments marins dans le golfe de Tarente, une étendue d’eau située dans la mer Ionienne.

En analysant ces sédiments, ils ont pu reconstruire une chronologie climatique du sud de l’Italie romaine, révélant des périodes de froid intense entre 160 et 180 apr. J.-C., 245 et 274 apr. J.-C., ainsi qu’à partir de 500 apr. J.-C. Ces périodes de froid correspondaient à des températures jusqu’à 3 degrés Celsius plus basses que les moyennes des siècles précédents. Plus intrigant encore, ces périodes de froid correspondaient aux dates des trois épidémies de peste documentées : la peste antonine (environ 165-180 apr. J.-C.), la peste de Cyprien (251-260 apr. J.-C.) et la peste de Justinien (541-767 apr. J.-C.), qui ont décimé une grande partie de la population romaine.

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— Maridav / Shutterstock.com

Le froid n’est pas directement responsable des épidémies

Les scientifiques notent que le froid en lui-même n’était pas directement responsable des épidémies. Des recherches antérieures suggèrent que ces maladies pourraient avoir été introduites dans l’empire depuis d’autres régions. Les températures plus basses ont plutôt exacerbé les conditions rendant les individus plus vulnérables aux maladies, telles que la malnutrition due à une diminution des rendements agricoles et la prolifération des vecteurs de maladies tels que les rats et les moustiques.

Le lien entre les températures et le déclin de l’Empire romain est complexe, mais il est clair que les changements climatiques rapides ont eu des répercussions déstabilisantes sur les écosystèmes et les sociétés de l’époque. Bien que d’autres facteurs tels que l’instabilité politique et les invasions étrangères aient également contribué à la chute de l’empire, les périodes de froid intense ont probablement joué un rôle indirect dans cet effondrement.

Ces recherches nous permettent non seulement d’en savoir plus sur l’impact du climat sur les civilisations anciennes, mais soulignent également les défis contemporains liés au changement climatique d’origine humaine. En comprenant mieux ces relations complexes, nous pouvons mieux appréhender les défis auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui. Par ailleurs, voici 10 faits absolument fascinants sur l’Empire romain.

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