bombe atomique
— KREML / Shutterstock.com

Les effets du réchauffement climatique se font plus que jamais sentir. Une récente étude a estimé la quantité phénoménale d’énergie séquestrée par notre planète et son atmosphère au cours des cinquante dernières décennies.

Une estimation optimiste

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Earth System Science Data, une équipe internationale de chercheurs a calculé la quantité d’énergie liée au réchauffement climatique ayant été séquestrée entre 1971 et 2020. Celle-ci a été est estimée à quelque 380 zettajoules, soit l’équivalent de 25 milliards de « Little Boy », engin atomique largué sur la ville japonaise d’Hiroshima le 6 août 1945.

Selon les auteurs de la nouvelle étude, il s’agirait là d’une estimation optimiste : ce chiffre ne représenterait probablement que 60 % des émissions totales de gaz à effet de serre intervenues au cours de cette période.

Bien qu’il soit difficile de se représenter une telle quantité d’énergie, si ces centaines de zettajoules s’étaient accumulées dans l’atmosphère, la température moyenne de la planète aurait dû augmenter de plusieurs dizaines de degrés (on estime actuellement le réchauffement global à 1,2 °C depuis l’ère préindustrielle). Heureusement, notre planète dispose d’un certain nombre de mécanismes naturels à même de la séquestrer efficacement.

océan
— Snorre Roberg / Shutterstock.com

Au cours des cinq dernières décennies, on estime que les océans ont absorbé environ 89 % de cette énergie, les continents 6 %, la fonte de la cryosphère (neige, glace de mer, glaciers, calottes glaciaires, pergélisol…) 4 %, tandis qu’1 % seulement est resté dans l’atmosphère.

Le rôle clef des océans

La majeure partie de la chaleur absorbée par les mers et océans se retrouve piégée dans leur partie supérieure (jusqu’à 1 kilomètre de profondeur). Jusqu’à présent, ce phénomène a épargné à l’humanité le plus gros du changement climatique, mais il a également entraîné une augmentation drastique des températures de surface, accélérant la fonte des pôles, impactant les écosystèmes marins, augmentant la gravité des tempêtes tropicales et perturbant également les courants océaniques.

Selon les climatologues australiens Andrew King et Steven Sherwood, des universités de Melbourne et de Nouvelle-Galles du Sud, une telle protection ne durera pas éternellement et il est plus urgent que jamais de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

« Nous sommes engagés dans une véritable course contre la montre », soulignent-ils. « Les enjeux sont énormes : garantir un climat vivable à nos enfants et à la nature. »

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