Lorsqu’il s’agit d’apprécier – ou de détester – le goût de la nourriture, les préférences de chaque individu peuvent être très variables. D’après les experts, cela est dû en grande partie à la structure même de notre langue, une structure qui est propre à chaque individu.
Comment fonctionne notre sens du goût ?
Notre sens du goût est un processus complexe qui commence par la réception de diverses molécules gustatives sur les papilles gustatives situées sur notre langue. Ces papilles gustatives contiennent des cellules spécialisées sensibles à différentes qualités gustatives, à savoir le sucré, l’aigre, le salé, l’amer et l’umami. Lorsque des aliments ou des boissons pénètrent dans la bouche, ces molécules se dissolvent dans la salive et interagissent avec les récepteurs des papilles gustatives, déclenchant des réactions chimiques qui envoient des signaux au cerveau via le système nerveux.
Chaque papille gustative est connectée à des fibres nerveuses qui transmettent les informations sur le goût au cerveau, où elles sont traitées et interprétées, créant ainsi notre perception de la saveur. Il est intéressant de noter que la perception gustative ne dépend pas uniquement des papilles gustatives. D’autres facteurs tels que l’odeur, la température, la texture et même nos expériences et attentes antérieures jouent un rôle crucial dans la façon dont nous percevons le goût.
Un nouvel identifiant unique au côté des empreintes digitales
Quoi qu’il en soit, les papilles gustatives restent les principales responsables de la perception des saveurs. Et selon une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de l’université d’Édimbourg, la structure et l’organisation des papilles gustatives jouent un rôle crucial dans les variations de la perception de saveurs d’un individu à un autre. En effet, d’après les résultats de l’étude publiée dans la revue Scientific Reports, les papilles gustatives et tactiles de chaque être humain s’organisent selon des modèles uniques de tailles et de positions, offrant à chacun de nous un sens distinct du toucher et des préférences gustatives.
Tout comme les empreintes digitales, la structure des papilles gustatives et tactiles de la langue des êtres humains sont uniques à chaque individu, et cela a un impact sur la manière dont chaque personne perçoit le goût de la nourriture. Pour aboutir à leurs conclusions, les chercheurs ont procédé à des analyses microscopiques 3D de plus de 2 000 papilles humaines provenant de 15 personnes. Un outil d’IA a ensuite permis de déterminer quelles formes correspondaient à quel type de papille : des papilles tactiles ou gustatives.
Outre les variations sur la perception des goûts, les résultats de l’analyse ont révélé qu’une seule papille pouvait prédire le sexe et l’âge d’une personne avec une précision modérée, allant de 67 à 75 %. Les « empreintes gustatives » pouvaient même permettre d’identifier spécifiquement un individu avec une précision d’environ 48 %. Bien que d’autres études soient nécessaires pour confirmer ces résultats, l’étude fournit certaines des premières preuves que les papilles de la langue pourraient servir d’identifiants uniques, ont indiqué les auteurs.
