En 2019, 7 Français sur 10 utilisent la voiture pour se rendre au travail, selon l’Insee. C’est dire à quel point ce mode de transport, certes polluant, reste tout de même indispensable pour la majorité des personnes actives. C’est pourquoi, le télétravail apparaît comme une solution afin de limiter la pollution atmosphérique causée par les voitures, même si l’effet ne sera pas considérable…
Le télétravail est encouragé par les politiques
La loi qui encadre le télétravail a été simplifiée au fil du temps, notamment depuis une réforme en automne 2017. Cela traduit une volonté politique de permettre plus facilement aux employés français d’adopter ce mode de fonctionnement.
Avant cette réforme, le télétravail devait forcément être prévu dans le contrat de travail pour que l’employé puisse en bénéficier. Désormais, il suffit d’un accord direct entre l’employé et son employeur pour qu’il travaille depuis chez lui ou depuis un centre de travail plutôt qu’au sein des locaux de son entreprise.
De plus, les télétravailleurs bénéficient des mêmes droits que les salariés. Ils peuvent également bénéficier des tickets-restaurant de l’entreprise.
En bref, depuis cette réforme, il est devenu plus simple de faire du télétravail de façon occasionnelle comme de façon ponctuelle.
Jérémie Almosni, chef du service transport et mobilité à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), estime qu’il y a “une tendance à la hausse” concernant les sociétés qui encouragent le télétravail, mais que “ce n’est pas assez”.
Au départ, les Français choisissent le télétravail pour leur confort personnel plutôt que pour la question environnementale
Le principe même du télétravail est de pouvoir effectuer ses tâches depuis chez soi. Particulièrement adapté pour certains métiers qui nécessitent de travailler uniquement sur son ordinateur seul, l’employé bénéficie du confort de son intérieur et peut adapter sa journée à son rythme, chez lui. D’autres avantages se cumulent : l’employé gagne du temps (celui qui est normalement consacré au transport), une diminution du stress, voire une augmentation d’efficacité si la personne s’organise suffisamment bien.
Finalement, l’impact positif sur l’environnement n’est pas forcément conscient, encore moins la raison principale pour laquelle une partie des télétravailleurs ont opté pour ce mode de fonctionnement. Mais l’impact est réel. Chez Somfy, basé à Cluses (Haute-Savoie), environ 38 % des salariés télétravaillent jusqu’à deux jours par semaine. En 2018, le groupe cumule 4 785 jours de télétravail, ce qui a permis aux salariés d’éviter de parcourir 170 000 kilomètres.
Ce n’est pas pour autant une solution miracle
On estime qu’en 2018, environ 20 à 25 % des employés télétravaillent, la majorité de façon non contractuelle. C’est pourquoi l’impact sur l’environnement n’est pas visible. Mais même si le taux augmentait, le télétravail n’est pas une solution miracle face à la pollution atmosphérique.
Patrice Tissandier, enseignant chercheur au laboratoire Théoriser et modéliser pour aménager (ThéMa), estime que « c’est toujours ça de pris, mais il ne s’agit pas d’une solution miracle ». A moins que la pratique soit totalement généralisée parmi tous les secteurs, ce ne serait pas suffisant. Selon lui, c’est toute la mobilité et le secteur des transports qui doivent se transformer, et le télétravail s’apparente plutôt à une solution à court terme et peu efficace.
Les entreprises pourraient contribuer plus efficacement en adoptant des mesures pour les modes de transport des salariés : on peut imaginer des navettes électriques collectives, l’encouragement du co-voiturage, mais aussi travailler sur des modes de transport plus verts concernant la logistique et les marchandises de la boîte (et donc ne pas se limiter au salarié).
Et vous, que pensez-vous du télétravail en tant que solution environnementale ?
Par Yasmine Amimoussa, le
Source: Sciences et Avenir
Étiquettes: pollution, employe, teletravail, entreprise
Catégories: Écologie, Actualités
C’est bien le télétravail mais uniquement pour les boulots de bureau… Quid des infirmier.e.s, plombier.e.s, mécanos, des gens qui bossent dans la logistique etc… Eux sont obligés de se déplacer et pour ce qui est du personnel médical ou policier, quand on travaille de nuit, selon l’heure de prise de poste et/ou celle de fin de poste, pas forcément de transports publics à ce moment là… Quid de toutes ces lignes de train (entre la moitié et les 9/10emes) qui ont été arrêtées en France? Puisqu’on parle de transport et de pollution, faudrait vraiment faire en sorte que les transports en communs soient une vraie alternative partout! Et pour tout le monde, pas seulement aux hyper-urbains ou péri-urbains…
Entièrement d’accord avec @TIAO.LONG.