Lors de ses vœux à la presse le 3 janvier 2017, Emmanuel Macron a annoncé une loi pour lutter contre les « fake news » durant les périodes électorales. Une décision à rebours de son homologue américain, Donald Trump, soupçonné d’avoir bénéficié d’aides russes lors de sa campagne présidentielle…

 

Un « texte de loi » déposé « prochainement »

Depuis quelques années, un phénomène s’étend sur la toile durant les périodes électorales : celui des « fake news », ces fausses informations propagées sur les réseaux sociaux afin de décrédibiliser un adversaire, ou utilisées en tant que propagande. Ces contenus mensongers se sont notamment faits connaître durant l’élection présidentielle américaine de 2016, opposant Hillary Clinton à Donald Trump.

Ce futur texte de loi met en exergue le principe de transparence : « Les plateformes se verront imposer des obligations de transparence accrue sur tous les contenus sponsorisés afin de rendre publique l’identité des annonceurs et de ceux qui les contrôlent, mais aussi de limiter les montants consacrés à ces contenus ». Ainsi, plus personne ne pourra se cacher derrière l’anonymat pour promouvoir de fausses rumeurs.

 

La justice pourra être saisie

« En cas de propagation d’une fausse nouvelle, il sera possible de saisir le juge à travers une nouvelle action en référé permettant le cas échéant de supprimer le contenu mis en cause, de référencer le site, de fermer le compte utilisateur concerné, voire de bloquer l’accès au site Internet », a déclaré le président de la République française.

Macron est donc plus que remonté contre « cette propagande articulée avec des milliers de comptes sur les réseaux sociaux » qui « en un instant répandent partout dans le monde, dans toutes les langues, des bobards inventés pour salir un responsable politique, une personnalité, une figure publique, un journaliste ». Le président, lors de sa visite en Russie en mai 2017, avait d’ailleurs pointé du doigt deux médias, Russia Today et Sputnik : « On va se dire les choses : en vérité Russia Roday et Sputnik ne se sont pas comportés comme des organes de presse et des journalistes, mais comme des organes d’influence et de propagande mensongère ». Une accusation qui vaut aussi bien pour les élections américaines que pour les élections françaises…

 

CSA et audiovisuel public

Ce texte de loi n’est pas la seule mesure annoncée par Emmanuel Macron. Le président a pour objectif de renforcer les pouvoirs du CSA, afin de « lutter contre toute tentative de déstabilisation par des services de télévision contrôlés ou influencés par des États étrangers ».

Le président s’est également prononcé sur l’audiovisuel public, qu’il avait qualifié de « honte de la République », dans des propos rapportés par l’Express le 5 décembre. Un projet de loi concernant ce secteur sera en effet dévoilé « avant la fin de l’année » 2018. « L’audiovisuel public est au service de la cohésion nationale, il est un miroir tendu à la Nation et il doit être pensé pour tous les publics, pour toutes les pratiques, et viser l’excellence pour tous », a-t-il affirmé.

Du reste, le président a également justifié la rareté de ses discours, en évoquant une « saine distance » entre pouvoirs et médias. « Trop souvent, pouvoir et médias ont donné l’impression d’une complicité, et parfois d’une brutalité qui était son revers, dont la dignité démocratique fut la première victime », a-t-il déclaré. Et de continuer : « C’est pourquoi je crois beaucoup plus fécond que chacun exerce son rôle dans son intégrité, à distance des tentations de castes et de pugilats outranciers et avec un retour aux fondamentaux qui est d’abord le respect ».

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