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Elon Musk bombarde l’espace avec 28 nouveaux Starlink pendant que Trump sabre les budgets de la NASA

Dans la nuit floridienne, un rugissement. Puis, une traînée de feu. Le 6 mai 2025, comme un rituel désormais bien huilé mais jamais banal, SpaceX a envoyé 28 nouveaux satellites Starlink dans les étoiles. Encore un ? Oui. Et pourtant, chaque lancement a son histoire.

Si vous étiez du côté de Cape Canaveral, vous avez peut-être levé les yeux vers le ciel, un soupir d’émerveillement coincé dans la gorge. Pour les autres (dont moi), c’était un moment à vivre par écran interposé, mais le frisson, lui, n’avait rien de virtuel.

28 Starlink V2 Mini, et moi, et moi, et moi

Cette mission a été baptisée Starlink 6-93. Oui, SpaceX n’a pas encore embauché un poète pour les noms mais il a lancé 28 satellites Starlink V2 Mini en orbite. Pour ceux qui suivent (ou pas), ces petits bijoux technologiques font partie de la mégaconstellation Starlink, qui vise à fournir un Internet rapide partout sur la planète, même là où les barres de réseau sont une légende urbaine.

Chaque satellite V2 Mini pèse environ 225 kg, un régime minceur comparé à leurs grands frères. Mais ce n’est pas juste pour rentrer dans la robe du bal : ces modèles sont optimisés pour améliorer la couverture réseau tout en restant suffisamment compacts pour les lancements en série. Car oui, chez SpaceX, on envoie des satellites comme d’autres empilent les cartons Amazon.

Le retour triomphal du B1085

Ce soir-là, ce n’était pas qu’un feu d’artifice technologique. C’était aussi le septième vol du premier étage du lanceur Falcon 9 B1085 — et non, ce n’est pas un droïde de Star Wars. Ce vétéran avait déjà transporté des missions prestigieuses comme Crew-9 pour la NASA ou la mission lunaire Blue Ghost. Et comme un bon vin, il s’améliore avec l’âge : huit minutes après le décollage, il se posait en douceur sur la barge « Just Read the Instructions », flottant stoïquement dans l’Atlantique. Une 119e réussite pour la barge, et la 442e pour SpaceX. C’est presque indécent, à ce niveau-là.

Une cadence cosmique

Si vous avez l’impression qu’on parle de lancements Starlink tous les quatre matins, vous n’avez pas tort. La mission du 6 mai suit celle du 1er mai, elle-même tout aussi productive. On n’est plus dans l’exploration spatiale romantique, mais dans l’âge industriel de l’orbite basse. Et il y a quelque chose de fascinant là-dedans : cette capacité presque banale à envoyer des objets dans l’espace comme on lancerait une nouvelle appli.

Et maintenant ?

La constellation Starlink dépasse aujourd’hui les 7 300 satellites en orbite. C’est vertigineux et, parfois, ça fait un peu peur. Mais c’est aussi une aventure technologique sans précédent, menée par une entreprise privée qui joue aux échecs en 3D avec les lois de la gravité. Ce lancement de mai ne sera sans doute pas le plus mémorable de l’année. Mais pour ceux qui ont regardé la fusée s’élancer, pour ceux qui sentent encore le souffle des moteurs dans la poitrine, il restera un moment suspendu. Une minute ou deux où la Terre semblait petite, et l’humanité un peu plus grande.

Par Eric Rafidiarimanana, le

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