Les chats sont des animaux de compagnie très aimés et très répandus. Mais dans l’Égypte ancienne, ils avaient un rôle spécial dans la société et la religion. Ils étaient liés aux dieux et à l’harmonie de l’Univers, sous la protection de Râ, le dieu suprême. Ils étaient aussi utiles pour chasser les nuisibles et protéger les récoltes. Les Égyptiens leur accordaient une grande valeur et les traitaient comme des divinités vivantes.
Des représentations des dieux
Les Égyptiens pensaient que les chats étaient une manifestation de Râ, le dieu suprême qui maintenait l’équilibre dans l’Univers. Selon la mythologie égyptienne, Râ se transformait en chat la nuit pour affronter le serpent Apep, symbole des forces du chaos, avant de redevenir un disque solaire le jour. Les chats étaient donc admirés pour leur courage et leur puissance.
Bastet était une autre divinité liée aux chats. Elle avait une tête de chat et était la déesse de l’amour, de la maternité et de la musique. Elle était surnommée “l’œil du soleil”, elle veillait sur les enfants et elle gardait la famille royale. Son culte s’est développé au XVIe siècle avant J.-C. Les Égyptiens lui rendaient hommage en portant des statuettes de chats en amulettes pour éloigner la malchance et les mauvais esprits. Avec Bastet, les statuettes étaient aussi réputées pour préserver de la stérilité et favoriser la naissance d’une descendance. Ces sculptures pouvaient être faites en argile, en céramique, en bois, en or ou en pierres précieuses.
Des animaux utiles et choyés
Les Égyptiens ont commencé à représenter et à documenter les chats comme animaux de compagnie vers 2600 avant J.-C., mais ils ne les ont domestiqués qu’en 2040 avant J.-C. Les chats leur rendaient service en éliminant les souris, les serpents, les scorpions et d’autres bêtes. Ils étaient aussi capables de protéger les greniers et les récoltes. Les Égyptiens appréciaient leur sociabilité et leur propreté.
Les Égyptiens adoraient et respectaient les chats, qu’ils nommaient “miu”, comme des divinités vivantes. Ils leur offraient souvent des colliers ou des rubans et les traitaient comme des hôtes de marque dans la maison. Quand l’un d’eux mourait, il était momifié et conservé comme une relique sacrée. Seul le pharaon, sa famille et les architectes pouvaient les accompagner dans l’au-delà en étant enterrés avec eux. Quand un chat trépassait, la famille qui s’en occupait était très affectée et le corps était emmené à Bubastis pour être embaumé. Tamit, le chat favori du prince Thoutmôsis, a eu droit à une somptueuse tombe de pierre décorée de nombreuses sculptures et inscriptions. De plus, les Égyptiens se maquillaient les yeux comme on le voit sur les papyrus et les peintures car ils voulaient ressembler aux chats, qui avaient le pouvoir de voir l’âme d’une personne.
Des témoignages historiques sur les chats en Égypte
Les Égyptiens tenaient tellement aux chats qu’ils leur accordaient une protection juridique. Celui qui tuait volontairement un chat ou qui le volait pour le sortir d’Égypte était condamné à mort ; c’était un crime impardonnable. Celui qui le faisait par accident risquait aussi de lourdes sanctions. Plusieurs récits historiques montrent comment les Égyptiens réagissaient face à la mort d’un chat. Diodore de Sicile, un célèbre historien grec du premier siècle avant J.-C., a raconté la punition subie par un soldat romain qui avait tué un chat alors qu’il était en poste à Alexandrie. Hérodote, un autre historien renommé, a décrit la peine des foyers égyptiens quand l’un de leurs chats mourait accidentellement et qu’ils devaient se raser en signe de pénitence et faire un service de prière complet en l’honneur de l’animal.
Les chats étaient tellement vénérés que leur image pouvait influencer le cours d’une bataille. Le médecin et historien grec Ctésias, qui vivait au cinquième siècle avant J.-C., a relaté un événement où l’importance des chats dans l’Égypte ancienne est manifeste. En 525 avant J.-C., c’était la bataille de Péluse. Les Perses, qui connaissaient le culte du chat des Égyptiens, eurent la bonne idée de peindre des images de félins sur leurs boucliers, ce qui provoqua un tel choc face à un tel sacrilège que les Égyptiens capitulèrent.