L’accès à l’eau potable est un défi de taille dans une perspective de développement. Pourtant, en 2014, près de 768 millions d’individus n’avaient pas accès à une eau propre à la consommation. Aujourd’hui, une équipe de chercheurs a trouvé le moyen d’utiliser le soleil pour alimenter un système qui pourrait fournir suffisamment d’eau potable à un village entier, de 2000 à 5000 personnes. En transformant l’eau souterraine salée en eau consommable, les scientifiques ont trouvé là une solution prometteuse.   

L’eau potable est une ressource essentielle pour les Hommes des quatre coins du monde. Pourtant, elle manque à bon nombre d’entre eux. Certains pays en développement ont accès à une eau souterraine modérément salée, qu’ils n’ont pas les moyens de rendre potable. En effet, l’électricité ou les installations nécessaires pour le dessalement font défaut. Ils boivent alors une eau pas directement toxique mais qui à terme peut avoir des effets négatifs. Les populations peuvent aussi se tourner vers des sources d’eau impure et sale à cause du goût désagréable de cette eau souterraine. On estime que 3,6 millions de personnes meurent chaque année de maladies liées à une eau non potable et à un environnement insalubre.

Des femmes qui cherchent de l’eau via Shutterstock

Heureusement, des chercheurs du MIT ont eu l’ingénieuse idée de créer un dispositif utilisant l’énergie solaire pour dessaler l’eau, et permettre à près de 2000 à 5000 personnes de se nourrir. On sait que les sources d’eau souterraines sont bien plus présentes mais elles sont aussi salées et leur traitement demande des installations parfois assez coûteuses.

Leur création innovante utilise un ensemble de panneaux solaires pour générer de l’énergie qui peut ensuite soit être stockée dans des batteries ou être introduite dans le système de dessalement. Pour supprimer le sel de l’eau souterraine, les chercheurs procèdent par électrodialyse, une technique appropriée pour les eaux avec des niveaux de salinité relativement faibles. Un choix stratégique puisqu’elle demande aussi des niveaux d’énergie bien plus faibles. Pour faire germer leur idée ils ont en effet dû faire avec de nombreuses contraintes, comme en témoignent les propos d’Amos Winter, l’un des étudiants du MIT qui a participé au projet : « Cela a été un travail de détective pour comprendre l’ensemble des contraintes imposées par le marché. Quand nous avons réuni toutes les pièces du puzzle ensemble, tout a convergé vers l’électrodialyse. »

De l’eau entre les mains via Shutterstock

Face aux systèmes traditionnels comme l’osmose inverse, cette technique de dessalement permet de récupérer près de 90 % de l’eau. Elle est donc bien plus performante. De plus, les tests faits au Mexique ont été plus que satisfaisants puisqu’ils ont prouvé qu’elle était largement durable et capable de faire face à de fortes demandes.

Le processus d’électrodialyse consiste à faire passer l’eau entre deux électrodes de charges opposées. Le sel dissous dans l’eau est légèrement chargé, constitué de deux ions chargés positivement et négativement, les électrodes les attirent vers eux et les en extirpent. Une série de membranes sont alors utilisées pour séparer le flux d’eau salée de l’eau douce créée par le processus. A ce stade, l’eau n’est pas encore potable mais déjà adaptée à l’utilisation sur les cultures. C’est pourquoi les chercheurs ont ensuite combiné ce système à la lumière UV, afin de détruire les agents pathogènes : comme les bactéries et les virus présents dans l’eau.

Des enfants qui ont des jars via Shutterstock

Les chercheurs ont répondu à l’appel de l’USAID, l’Agence américaine pour le développement international. En effet, cette dernière avait mis au défi les scientifiques de trouver une façon de dessaler l’eau à moindre coût et de manière efficace. Un défi brillamment relevé par cette équipe composée de Natasha Wright, Amos Winter et Robert N. Noyce, qui ont bien entendu gagné le prix avec leur invention, Jain Irrigation System. Les chercheurs sont désormais impatients de mettre à l’épreuve leur innovation dès l’an prochain en Inde, avec des prototypes fonctionnels. Ils pensent même à d’autres fonctionnalités de leur petit bébé, comme dans le cas d’une catastrophe naturelle ou d’opérations militaires.

Un enfant qui boit de l’eau via Shutterstock

 

Cette invention est prometteuse. On espère que les chercheurs vont très vite l’installer dans les villages qui en ont le plus besoin. A la rédaction, ce type d’initiative nous fait toujours chaud au coeur. Pensez-vous qu’un jour l’eau potable sera disponible partout sur Terre ?

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