Retour en 1983 : le amateurs de salle d’arcade découvrent un tout nouveau jeu, Dragon’s Lair, qui donnera suite à toute une série portée tour à tour sur Amiga, Atari ou encore Commodore 64. Plongeant les gamers dans une quête épique, il innova en apportant pour la première fois sur bornes le principe du QTE aujourd’hui largement répandu. Retour sur ce jeu culte.
Dragon’s Lair, c’est avait tout une histoire de chevalier et de princesse. Séquestrée par un dragon, la princesse Daphné attendait patiemment d’être sauvée par le héros. Evidemment, moult épreuves l’attendent sur la route et il lui faudra s’armer de courage et d’habileté pour sauver la belle et remporter son cœur.
Jusque-là, rien d’extraordinaire sinon qu’il s’agit du premier jeu du genre de « l’action contextuelle » ou QTE (Quick Time Event) imposant de remplir une mission dans un temps imparti. Avec cette nouvelle forme de gameplay, Cinematronics et les créateurs Rick Dyer et Don Bluth obligeaient les joueurs à développer des réflexes impressionnants pour parvenir à terminer les quêtes. En effet, si vous vous y essayez aujourd’hui, vous vous rendrez compte que le QTE de l’époque n’a rien à voir avec celui d’aujourd’hui : pour y évoluer, le joueur ne pouvait s’aider que d’un joystick et s’adapter aux événements, seul, sans aide à l’écran.
La laps de temps laissé à l’action était minuscule, apportant une difficulté supplémentaire à celle de devoir deviner sur quelle touche appuyer : la logique avec laquelle nous évoluons aujourd’hui dans un univers de jeu n’avait, semble-t-il, pas lieu puisqu’aucun tuto ne pouvait préparer le joueur au gameplay.
A l’époque, le jeu est défini comme étant un dessin animé interactif puisque le terme QTE n’est apparu qu’en 1993 avec Shenmue (SEGA). Evidemment, en 1980, la création de Dyer et Bluth rencontre un certain succès auprès des joueurs d’arcade tant il changeait des habituels jeux disponibles. Il faudra attendre quelque temps avant de pouvoir en profiter sur console de maison, soit la création du support CD.
Il sera suivi de suites telles que Dragon’s Lair Part II – Escape From Singe’s Castle en 1987, puis en 1990 d’un jeu de plateforme sur la NES, avant un troisième opus en 1991, officiellement considéré comme le second de la saga. Vinrent ensuite le troisième opus office, sur Amiga, PC et Atari en 93 puis une version 3D en 2002 et une dernière en 2005.Il n’aura pas fallu longtemps après le premier opus pour voir naitre des produits dérivés, tels qu’une adaptation en dessin animé des aventures du plus courageux chevalier du royaume. En 2015, ce sont les créateurs du jeu qui le poussent sur le devant de la scène en lançant une opération Kickstarter supposée promouvoir et financer un long métrage d’animation. Le projet tombera à l’eau une première fois, faute de dons, avant d’être relancé et de parvenir à rassembler deux fois le budget demandé.
Evidemment, d’autres développeurs auront suivi Dragon’s Lair et son principe de QTE et aujourd’hui, le genre compte des milliers de jeux parmi lesquels Mortal Kombat X, Kingdom Hearts 2 ou God of War. Si la difficulté fut peu à peu diminuée pour augmenter le plaisir du joueur, il est bon de se rappeler que tous n’ont qu’un seul et même ancêtre.
Dragon’s Lair aura marqué bien des joueurs et ceux ne l’ayant pas connu sur borne d’arcade l’auront découvert après l’un de ses nombreux portages ou adaptations. En innovant son gameplay, le jeu aura transformé l’industrie avant de s’inscrire dans l’histoire. Si vous appréciez ces œuvres rétro du 10e art, nous vous invitons fortement à vous pencher sur l’histoire de Castlevania.