Alors que ses parcs dans le monde entier sont à l’arrêt à cause de la pandémie, Disney cherche à compenser ses pertes. Désormais, environ la moitié de ses salariés ne seront plus payés. Une décision qui fait polémique outre-Atlantique.

Le Financial Times a rapporté, ce dimanche 19 avril, que 100 000 salariés de Disney ne seront désormais plus payés. En France, cela concerne 17 000 employés du parc Disneyland Paris. Ils bénéficient des mesures de chômage partiel mises en place par le gouvernement. Ce dernier couvre 84 % de leur salaire, tandis que les 16 % restants étaient compensés par Euro Disney jusqu’à dimanche.

Cependant, le Financial Times explique que la situation est plus délicate aux États-Unis. En effet, les 70 000 salariés du parc Disneyland d’Orlando, en Floride, ne sont rétribués que 275 dollars (soit environ 250 euros) par semaine, et ce, pour une période allant jusqu’à trois mois maximum. De son côté, Disney a annoncé que le salaire de ses dirigeants serait réduit et que l’entreprise allait financer la couverture santé des employés américains qui ne sont plus payés, tout en les encourageant à demander l’aide supplémentaire de 600 dollars (soit environ 550 euros) par semaine accordée par le gouvernement américain.

Certains dirigeants de l’entreprise ont déjà renoncé à une part de leur salaire. Ainsi, Bob Iger, l’ancien PDG du groupe qui est aujourd’hui à la tête de son conseil d’administration, a renoncé à son salaire de 3 millions de dollars cette année. Bob Chapek, l’actuel PDG, a quant à lui renoncé à la moitié de son salaire annuel, qui doit s’élever à 2,5 millions de dollars.

Le placement en chômage partiel de ses salariés et les autres réductions de coûts devraient permettre au géant américain d’économiser 500 millions de dollars par mois, selon une experte financière de JP Morgan, citée par le quotidien américain. Cette “mesure de coupe dans les coûts fixes » est « la plus drastique parmi [celles mises en place par] les propriétaires de parcs à thème”, explique le quotidien britannique.

Alors que Disneyland Paris a déjà dû faire face à une vive polémique, cette situation risque de créer des tensions au sein du groupe. En effet, Disney compte maintenir en juillet le versement de dividendes à ses actionnaires, soit pour un total de 1,5 milliard de dollars. De plus, le décalage des rémunérations entre les dirigeants et leurs employés est mis en avant. « Disney a préservé son système de primes, qui représentent l’essentiel de la rémunération des cadres dirigeants. Bob Iger a gagné 65,6 millions de dollars en 2018 et 47 millions l’année dernière. Cette somme correspond à plus de 900 fois la rémunération médiane des employés, qui s’établit à 52 000 dollars« , explique le Financial Times.

De plus, malgré les pertes liées à la fermeture de ses parcs, le groupe aux grandes oreilles s’est encore endetté en contractant de nouveaux crédits, et est ainsi parvenu à rassembler 20 milliards de dollars pour faire face à la crise, “à utiliser en cas de baisse du chiffre d’affaires”.

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