Reconstruction artistique de Struthiosaurus austriacus — © Fabrizio De Rossi

De nouvelles recherches révèlent des détails fascinants au sujet d’un petit nodosauridé qui vivait à la fin du Crétacé. Selon les chercheurs, celui-ci menait une existence solitaire en raison de sa faible audition et de sa lenteur.

Une créature solitaire

Pouvant atteindre jusqu’à huit mètres de long, les ankylosaures étaient un groupe de dinosaures herbivores, dont le corps couvert de plaques osseuses et de pointes leur a valu d’être qualifiés de « forteresses vivantes » par les scientifiques. Si certains de leurs représentants, les ankylosauridés, possédaient généralement une queue en forme de massue, les nodosauridés présentaient des pointes allongées au niveau du cou et des épaules.

Alors que de nombreux dinosaures étaient des créatures plutôt grégaires, vivant en groupes sociaux, certains ankylosaures, tels que Struthiosaurus austriacus, semblaient préférer une vie solitaire. En étudiant la boîte crânienne fossilisée d’un spécimen découvert en Autriche à l’aide d’un tomographe à haute résolution, une équipe de paléontologues a découvert qu’il avait vraisemblablement des capacités de locomotion et d’audition très réduites, ce qui le rendait moins enclin aux interactions sociales.

Le flocculus du dinosaure, une ancienne partie du cerveau responsable de la stabilisation des yeux lors les mouvements de la tête, du cou et du corps, était particulièrement petit. Associée à la lagéna (partie de l’oreille interne dont la taille conditionne la sensibilité auditive de l’animal) extrêmement courte, cette caractéristique suggère que le dinosaure avait probablement un mode de vie exceptionnellement apathique par rapport aux autres espèces.

Carte montrant l’endroit où le crâne fossilisé de Struthiosaurus austriacus a été découvert et comparaison de sa taille par rapport à un homme adulte — © Marco Schade et al. / Scientific Reports 2021

« Struthiosaurus austriacus pourrait avoir davantage compté sur sa cuirasse corporelle pour se protéger »

« Contrairement à son parent nord-américain Euoplocephalus, qui avait une queue en forme de massue et un flocculus bien défini selon le moulage de son cerveau, Struthiosaurus austriacus pourrait avoir davantage compté sur sa cuirasse naturelle pour se protéger », estime Marco Shade, paléontologue à l’université de Greifswald, en Allemagne, et auteur principal de l’étude, parue dans la revue Scientific Reports.

« Les canaux semi-circulaires antérieurs courts et latéraux anguleux, combinés au conduit cochléaire dinosaurien relativement réduit connu à ce jour et à l’absence d’une cavité flocculaire, suggèrent l’adaptation à un mode de vie plutôt statique sans la nécessité de sens sophistiqués pour l’équilibre et l’audition chez S. austriacus », poursuit le chercheur. « Il s’agissait d’une créature relativement inactive avec des interactions sociales limitées. »

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