Des paléontologues ont récemment décrit un dinosaure aux pattes anormalement longues, suggérant que la créature préhistorique se mouvait rapidement, ou avait l’habitude d’évoluer dans des environnements marécageux.

Fujianvenator prodigiosus

Décrite à partir d’un fossile mis au jour dans le comté de Zhenghe, la nouvelle espèce a été baptisée Fujianvenator prodigiosus. « Fujian » fait référence à l’endroit où le spécimen a été trouvé, tandis que « venator » et « prodigiosus », signifiant respectivement « chasseur » et « extraordinaire » en latin, font référence à ses attributs uniques : des os de patte deux fois plus longs que ceux de ses cuisses.

F. prodigiosus appartient au clade des Avialae, comprenant tous les oiseaux modernes et remontant au Jurassique. En raison de l’éventail relativement restreint de fossiles datant de cette période géologique et de sa morphologie atypique pour un dinosaure, celui-ci s’avère particulièrement précieux pour les paléontologues et pourrait contribuer à éclairer l’évolution des oiseaux.

« Nos analyses comparatives montrent que des changements marqués dans le plan corporel se sont produits le long de la première lignée aviaire, largement déterminée par le membre antérieur, donnant finalement lieu à une proportion de membres typique des oiseaux », expliquent les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Nature. « Cependant, il apparait que Fujianvenator s’est écarté de cette trajectoire. »

F. prodigiosus
Vue d’artiste de F. prodigiosus — © ZHAO Chuang

Outre ses « échasses » spectaculaires, il s’avère que le front de la créature était couvert de plumes multicolores, tandis que celles de ses membres inférieurs présentaient des reflets iridescents.

Dinosaure rapide ou terreur des marais ?

Si des pattes aussi longues lui auraient permis de se déplacer rapidement, des fossiles découverts dans la même zone (poissons à nageoires rayonnées et tortues) suggèrent que les marais constituaient le principal terrain de chasse de F. prodigiosus.

« La grande diversité des fossiles et le paléoenvironnement particulier, associés aux contraintes d’âge précises des horizons fossilifères [148 à 150 millions d’années], illustrent le potentiel de la faune préhistorique de Zhenghe pour combler une lacune temporelle et géologique essentielle dans notre compréhension des écosystèmes du nord-est de l’Asie au Jurassique supérieur », concluent les chercheurs.

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