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Le 11 mars, un astéroïde de la taille d’un réfrigérateur a explosé dans le ciel au large de l’Islande, quelques heures seulement après que des astronomes l’ont repéré pour la première fois.

2022 EB5

Nommée 2022 EB5, la roche spatiale a été initialement détectée à 19h24 UT par Krisztián Sárneczky à l’observatoire de la station de Piszkéstető, en Hongrie. D’autres astronomes ont ensuite pu le suivre avant qu’il ne se désintègre au sud-ouest de l’île Jan Mayen un peu moins de deux heures plus tard, à 21h22 UT. Il s’agit du cinquième petit astéroïde découvert avant qu’il n’entre dans l’atmosphère terrestre.

« La diffusion très rapide des informations des découvreurs a permis à d’autres astronomes de faire plus d’observations à partir de différents points de vue, avec suffisamment de temps pour calculer une orbite précise et son intersection avec la Terre », explique Mark Boslough, spécialiste des impacts d’astéroïdes à l’université du Nouveau-Mexique.

La signature de l’astéroïde en cours de désintégration a été détectée par les stations de surveillance des infrasons, capables de mesurer de très faibles variations de la pression atmosphérique. Selon les estimations provisoires, celui-ci mesurait entre 1 et 2 mètres de diamètre et est entré dans l’atmosphère terrestre à une vitesse de 18 km/s. L’énergie libérée par son explosion a été jugée équivalente à celle de deux kilotonnes de TNT.

« Les impacts de cette taille peuvent être considérés comme totalement inoffensifs », souligne Richard Moissl, du Bureau de la défense planétaire de l’Agence spatiale européenne. « Ils créent généralement ce qu’on appelle des explosions aériennes, à une altitude d’environ 40 kilomètres. »

Des données cruciales

Selon Moissl, des événements de ce type permettent aux astronomes d’effectuer des mesures pouvant mettre en lumière des caractéristiques telles que la densité ou la composition de tels objets.

« Avec les seules observations optiques des astéroïdes passant près de la Terre, nos connaissances concernant leurs propriétés physiques seraient très limitées », explique le chercheur. « Mais si une roche précédemment suivie est également observée lors de son entrée dans l’atmosphère et de sa désintégration, nous pouvons en apprendre davantage à son sujet. »

Ces suivis détaillés permettent également aux modélisateurs d’affiner leurs simulations, ce qui s’avère essentiel afin d’évaluer précisément le risque que des roches plus massives pourraient représenter pour notre planète.

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