
Bien que l’existence de la vie ne soit pas totalement exclue dans les déserts, ces endroits se démarquent généralement par la quasi-absence de couverture végétale. Et avec les conditions climatiques actuelles, les déserts chauds ont tendance à devenir encore plus hostiles à la végétation. Pourtant, ce désert oriental est étrangement en train de devenir vert.
À propos du désert du Thar
Également connu sous le nom de Grand Désert indien, le désert du Thar est une région aride du nord-ouest du sous-continent indien – majoritairement dans l’État du Rajasthan – et du sud-est du Pakistan. S’étendant sur une superficie d’environ 200 000 kilomètres carrés, il s’agit d’une zone sèche et aride où les précipitations annuelles sont généralement faibles, bien que cela puisse être variable d’une année à l’autre. C’était du moins le cas avant les deux dernières décennies. Alors que quasiment tous les déserts chauds du monde sont en train de devenir plus secs, le désert du Thar a commencé à devenir plus vert dans les années 2000.
Des chercheurs de l’Institut indien de technologie ont analysé des données satellitaires sur le désert du Thar au cours des vingt dernières années. Et d’après les résultats de leur recherche publiée dans la revue Cell Reports Sustainability, cette zone désertique que l’on surnomme le « pays de la mort » a connu un verdissement de 38 % de 2001 à 2023, avec une expansion importante de la végétation qui est visible depuis l’espace. Les experts cherchent une explication à ce phénomène depuis déjà un certain temps, et il semblerait qu’ils aient trouvé les causes probables.
Quand le désert le plus peuplé au monde devient moins désertique
De manière assez surprenante, ces explications reposent sur les activités humaines dans la région et sur le réchauffement climatique. En ce qui concerne les activités humaines, il est important de savoir que cette zone aride du nord-ouest de l’Inde est le désert le plus peuplé au monde, avec une population d’environ 16 millions d’habitants. Or, la population locale continue de croître, et il en va de même de leurs différentes activités, notamment dans le secteur agricole et dans l’expansion urbaine. Cependant, ces activités nécessitent une augmentation de l’approvisionnement en eau.
Malgré le fait qu’il s’agisse d’un désert, la région a une bonne réserve d’eau souterraine qui a pu être exploitée grâce à des infrastructures d’irrigation qui assurent que l’eau soit toujours disponible même en dehors des saisons de pluie. Puisque l’eau est présente dans la région quasiment tout au long de l’année, la végétation – même en dehors des terres agricoles – a commencé à prospérer. Quant au lien entre le verdissement du désert du Thar et le réchauffement climatique, les chercheurs ont expliqué que le changement climatique a entraîné une augmentation de 64 % des précipitations pendant les saisons de mousson d’été.
Or, une hausse des précipitations ne peut être que bénéfique pour la végétation. Quoi qu’il en soit, malgré les tendances de verdissement et d’urbanisation qui ont été observées au cours des deux dernières décennies, les chercheurs ont tenu à souligner que cette dynamique a ses limites, dans la mesure où les deux facteurs susmentionnés sont des lames à double tranchant. D’un côté, les activités humaines vont probablement entraîner une surexploitation et, donc, un épuisement des ressources d’eau souterraine. D’un autre côté, les modèles climatiques locaux suggèrent qu’à l’avenir, les évènements climatiques extrêmes seront plus fréquents dans la région.
Pour préserver la population locale – mais aussi la biodiversité indigène, ainsi que les pratiques agricoles nomades –, les scientifiques préconisent dès maintenant l’application de pratiques durables, surtout en matière de gestion de l’eau et d’urbanisation. Par ailleurs, dans le désert saoudien, le méga-projet futuriste The Line se dévoile encore plus.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Live Science
Étiquettes: réchauffement climatique, désert, changement-climatique
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