La mise en évidence des modifications dentaires chez plus d’une centaine d’individus vikings laisse penser que celles-ci étaient réalisées afin d’afficher leur appartenance à une probable guilde de marchands.
Sillons dentaires
L’analyse de centaines de squelettes scandinaves, datant de l’ère viking, a montré que les dents de 130 d’entre eux présentaient des sillons horizontaux inhabituels. Il s’avère que de tels attributs concernaient uniquement des individus de sexe masculin, inhumés près d’anciens sites commerciaux majeurs de l’île de Gotland, au large de la côte est de la Suède.
Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Current Swedish Archaeology, les restes concernés trouvés dans le cimetière viking de Kopparsvik provenaient en grande majorité de la zone réservée aux non-natifs de la région, où reposaient de nombreux marchands de passage.
Ces découvertes suggèrent que ce type de modification corporelle constituait un rite initiatique et un signe d’appartenance aux guildes vikings précoces (les squelettes étaient tous antérieurs à la période où ces communautés étaient connues pour être bien établies en Scandinavie), qui aurait conféré à leurs membres des avantages commerciaux, une certaine protection ainsi que d’autres privilèges.
L’équipe souligne toutefois qu’un certain nombre d’individus avaient été inhumés dans des positions suggérant une mort rituelle, impliquant qu’il puisse également s’agir d’esclaves ou de condamnés sacrifiés.
Des crânes intentionnellement déformés
Les chercheurs ont également découvert les restes de trois femmes dont le crâne semblait avoir été intentionnellement déformé durant l’enfance. Provenant également de l’île de Gotland, ces squelettes constituent une véritable énigme : de telles pratiques avaient été précédemment documentées chez d’anciens peuples sud-américains et japonais, mais jamais chez les Vikings.
Les restes de vêtements et les bijoux somptueux trouvés à l’intérieur de leurs sépultures indiquent qu’il s’agissait de membres éminentes de la société locale, possiblement les femmes de marchands vikings prospères ou les filles d’importants commerçants originaires de régions où ces modifications corporelles constituaient un symbole de statut.