Saviez-vous que les plantes sont nos solides alliées dans la lutte contre le réchauffement climatique ? La raison en est que, l’air de rien, elles absorbent au moins un quart de nos émissions de dioxyde de carbone. Cependant, les scientifiques viennent de découvrir que cette capacité d’absorption n’est pas illimitée et qu’au-delà d’une certaine température, cette capacité s’amenuisait et ne faisait plus effet.
Plus la température augmentera et plus les plantes ne pourront plus absorber de CO2
D’après l’auteur principal de l’étude parue dans Science Advances, Katharyn Duffy, l’effet du réchauffement climatique sur notre planète peut se comparer à une fièvre qui affecte le fonctionnement normal des plantes. Ainsi, à mesure que la température s’élève, les plantes ne sont plus capables d’assurer leur fonction de « puits de carbone », autrement dit, de réservoir absorbant le carbone en circulation dans la biosphère.
Pour information, il existe environ trois billions d’arbres et d’autres plantes sur notre planète, qui agissent comme des poumons qui absorbent le CO2 et le combinent à de la lumière et de l’eau pour fabriquer des glucides et construire leur organisme. D’après ZME Science, c’est le phénomène que l’on appelle la photosynthèse. De même, à l’instar des plantes, les océans et les algues empêchent également environ la moitié du CO2 qu’on émet d’atteindre l’atmosphère.
Seulement, même si à mesure que le taux de CO2 s’élève, les plantes augmentent aussi leur taux de photosynthèse – ce phénomène s’appelle l’effet de fertilisation au dioxyde de carbone – il existe un seuil critique au-delà duquel elles ne peuvent plus le faire.
10 % des écosystèmes ont déjà perdu cette capacité
Duffy et son équipe ont effectivement découvert que la photosynthèse s’arrête à une température de 18 °C environ. A partir de là, le niveau d’absorption de CO2 par les plantes diminue progressivement. Selon les chercheurs, ce phénomène s’applique à tous les types d’écosystèmes dans le monde. Mais il y a une nouvelle plus inquiétante. Les chercheurs ont découvert qu’environ 10 % des écosystèmes dans le monde avaient déjà dépassé ce seuil.
Le co-auteur de l’étude, Vic Arcus, prévient ainsi que « toute augmentation de la température au-dessus de 18 °C est potentiellement préjudiciable au puits de carbone terrestre. Sans freiner le réchauffement pour rester au niveau ou en dessous des niveaux établis dans l’accord de Paris sur le climat, le puits de carbone terrestre ne continuera pas à compenser nos émissions et à nous faire gagner du temps. »
Malheureusement, avec nos émissions actuelles de CO2, les analystes estiment que nous nous dirigeons vers une augmentation de 3 °C à 4 °C de la température. Pourtant, à côté de cela, l’accord de Paris vise à limiter ce réchauffement climatique à moins de 2 °C et plus précisément à le maintenir à 1,5 °C. Autant dire que ce n’est pas gagné…
Par Arielle Lovasoa, le
Source: ZME Science
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