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Différentes analyses ont montré que les plantes absorbaient des quantités de dioxyde de carbone plus faibles que prévu. Ce qui sous-entend que des mesures plus strictes sont nécessaires pour réduire nos émissions de CO2 et limiter le réchauffement climatique.

Un effet de fertilisation déclinant plus rapidement que prévu

Bien que l’augmentation des niveaux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère depuis le début de l’ère industrielle ait stimulé la croissance des plantes au cours des dernières décennies, cet « effet de fertilisation » a tendance à diminuer plus rapidement que prévu, selon ces nouveaux travaux publiés dans la revue Science.

Les organismes vivants sont constitués de chaînes de carbone, et les plantes tirent ce carbone du CO2 présent dans l’air. Lorsque ces dernières disposent de suffisamment d’eau et de nutriments (notamment l’azote et le phosphore) pour la soutenir, des concentrations élevées de CO2 engendrent une croissance supplémentaire. Ce qui explique pourquoi les terres et les océans ont longtemps continué à absorber la moitié du dioxyde de carbone issu des activités humaines.

Menées sur plusieurs sites du globe, ces récentes recherches suggèrent que l’effet de fertilisation s’estompe rapidement lorsque d’autres limites, en partie conditionnées par le changement climatique, entrent en jeu. Ceux-ci ont ainsi constaté que dans les forêts d’eucalyptus en Australie, de faibles niveaux de phosphore entraînaient une atténuation marquée de l’effet, également observée dans les zones connaissant d’importantes baisses des précipitations.

Suite à l’analyse de différents enregistrements satellites, Yongguang Zhang, de l’université de Nanjing (Chine), et ses collaborateurs du monde entier ont conclu que l’effet de fertilisation déclinait plus rapidement que ne le prévoyaient les modèles informatiques, avec une baisse globale d’environ 50 % depuis 1982.

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De nouvelles estimations peu réjouissantes

« Cette étude basée sur de multiples sources de données révèle une importante diminution de l’effet de fertilisation à l’échelle de la planète », note Ranga Myneni de l’université de Boston. « Ce qui signifie que des réductions plus importantes des émissions de gaz à effet de serre seront nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques. »

Afin d’estimer dans quelle mesure cette diminution de la capacité d’absorption des plantes serait susceptible d’affecter le réchauffement dans les décennies à venir, le Met Office (service national britannique de météorologie) a pris en compte son impact sur l’ensemble du cycle du carbone.

« Nos analyses montrent que lorsque ces paramètres sont pris en compte, la gamme de réchauffement est considérablement plus large que ce qui est généralement rapporté », explique Richard Betts. « Les scénarios d’émissions conformes aux politiques mondiales actuelles pourraient engendrer un réchauffement climatique bien supérieur à 4 °C d’ici la fin du siècle. »

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