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Ces nouvelles découvertes expliqueraient l’extinction des derniers mammouths laineux

Jusqu'à présent, les hypothèses accusaient seulement l'action du réchauffement climatique

Il y a 4000 ans, la dernière population de mammouths laineux s’éteignait définitivement. Cette semaine, une équipe internationale de chercheurs a tenté de résoudre cette énigme, en apportant plusieurs éléments de réponse.

L’environnement du mammouth et son changement

Ce genre éteint d’éléphants formait alors un groupe très répandu en provenance d’Afrique. Puis, en raison d’un réchauffement climatique de la planète, ils ont progressivement migré vers l’Eurasie, puis vers l’Amérique du Nord, pendant le Pléistocène inférieur. La plupart des espèces ont disparu il y a 15 000 à 12 000 ans, mais une population de mammouths laineux a pu survivre durant 7000 ans. 

Cette incroyable résistance, d’un groupe se situant sur l’ile Wrangel, intrigue depuis des décennies les chercheurs. Premier élément de réponse, il a été véritablement coupé du continent à cause de la montée des eaux. Pourtant, le réchauffement climatique débuté il y a alors 15 000 ans faisait des ravages parmi leurs congénères.

Nul doute que cette race de mammouth était particulièrement bien adaptée au froid. Cependant, ce fut également le cas des spécimens vivant sur l’ile Saint-Paul en Alaska, dont l’espèce s’est éteinte il y a 8000 ans. Pour tenter de reconstituer le scénario de l’extinction de cette ultime génération de ces mammifères, les chercheurs se sont appuyés sur l’analyse d’os et de dents allant de 40 000 à 4000 ans, en provenance d’individus issus de l’ile Wrangel, mais aussi d’Alaska ou de Sibérie.

— Daniel Eskridge / Shutterstock.com

Qu’avancent les scientifiques ? 

Selon la majorité des hypothèses actuelles, le réchauffement climatique qui s’était opéré en moins de 1000 ans avait totalement décimé les populations de mammouths, car leurs steppes, où ils trouvaient leur nourriture, disparaissaient progressivement. Cependant, en examinant le régime alimentaire des spécimens étudiés, les experts n’ont pas noté de différence dans l’habitat des diverses espèces. Cette réflexion est valable jusqu’à l’extinction. Ainsi, il n’y a pas eu de changement notable dans leur environnement, même si cela a joué.

En partant de ce postulat, il convient d’imaginer d’autres hypothèses sur les causes de la disparition des mammouths de Wrangel. Premièrement, les chercheurs estiment que cette extinction s’est opérée en un laps de temps relativement court. La conclusion la plus logique des scientifiques penche pour de multiples facteurs, qui se seraient produits en même temps. Ainsi, leur isolation géographique, les évènements climatiques extrêmes ou encore l’arrivée des hommes préhistoriques sur l’ile sont les pistes privilégiées par l’équipe de recherche.

À noter que les premiers ossements humains que nous avons retrouvés sur l’ile sont plus récents que les autres mammouths. Pour autant, les scientifiques n’excluent pas que nos ancêtres aient pu chasser les derniers mammouths de Wrangel. Cela aurait été principalement possible grâce à l’affaiblissement progressif de l’espèce, qui souffrait alors de « détérioration génétique » et de « problèmes de qualité de l’eau potable ». Dans tous les cas, d’autres études seront nécessaires afin de déterminer avec certitude le scénario de cette disparition tragique.

Par Benjamin Cabiron, le

Source: Sciences et Avenir

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  • Que nous ayions décimé les derniers mammouths correspond à ce que nous sommes : de piètres et dangereux prédateurs, nous massacrons le vivant sous toutes ses formes et projetons de déplacer nos méfaits sur d’autres planètes !

    • Tout à fait exact… certes, nous avons fait de grandes et belles choses, reste que la majorité de notre espèce songe plutôt à survivre au détriment des autres espèces.
      Il y a toujours eu des dominants et des dominés, ce qui équilibrait les populations, mais nous n’avons aucun prédateur… Heureusement que les maladies et catastrophes naturelles viennent encore modérément enrailler notre prolifération !

    • Et la question que devrais se poser tout être humain c’est « qu’est-ce que je chasse ».
      Certains écologistes et féministes chassent l’être humain, et c’est de plus en plus à la mode.