Selon une nouvelle étude majeure sur la « vie profonde » de notre planète, des milliards de tonnes de petites créatures existent et vivent sous nos pieds. Leur habitat serait même presque deux fois plus grand que tous les océans présents sur notre globe. Cette découverte fascinante pourrait mener à des éléments de réponse sur l’origine de la vie sur Terre. Explications.

 

Une découverte subjuguante

Cette exploration a de quoi nous étonner : malgré des températures extrêmes, des pressions hors normes et un manque crucial de nutriments, les scientifiques ont ainsi découvert un tout nouveau monde caché, abritant plus de 70 % des bactéries de notre planète Terre. Plus précisément, ce serait les cousines de nos bactéries, qui répondent au doux nom d’archaea. Plus intrigant encore, les chercheurs auraient découvert des vers, de taille minuscule, et des microbes, décrits comme des « zombies », puisqu’ils seraient « à peine vivants ».

Pour imager leurs propos à un plus grand public, les scientifiques ont choisi de comparer cet habitat à la forêt amazonienne, ou encore aux iles Galápagos, en raison de leurs conditions extrêmes. Ils estiment d’ailleurs que l’étude de ces dernières pourraient permettre d’amener un peu de lumière sur les origines de la vie sur Terre, et pourquoi pas sur celle potentielle des autres planètes.

La vie terrestre profonde semble avoir une diversité génétique comparable à celle de la vie au-dessus de la surface. Pourtant, il y a peu encore, nous pensions que la vie ne devait théoriquement pas exister dans ces zones. Ce sont probablement les organismes les plus anciens et les plus profonds de la planète, et ils survivraient encore  ! Les couches perdues de notre globe semblent abriter un tas de secrets qui pourraient apporter des réponses historiques sur nos origines.

Pixabay

 

Un projet exceptionnel

Afin de vous éclairer sur le projet en question, il se présente sous le nom scientifique Deep Carbon Observatory, et consiste à forer en profondeur nos fonds marin. Le but étant évidemment de récolter des échantillons uniques, apportant avec eux des microbes, provenant de 3000 mètres sous terre. Évidemment, l’Homme n’avait jamais été si loin dans les observations de son sol. Au total, c’est grâce à plus de 1 000 scientifiques sur plus de 10 ans d’étude qui ont permis cette superbe découverte.

Bien entendu, cette initiative ne fait qu’effleurer la vie souterraine profonde. Mais à partir de cet échantillon, les scientifiques sont capables de s’essayer à des estimations, pour le moins ambitieuses. 23 milliards de tonnes de micro-organismes vivants seraient en activité dans cette « biosphère profonde », c’est-à-dire près de 400 fois la quantité de carbone dégagée par l’Homme. Cela concernerait des millions de types d’organismes différents, dont beaucoup sont probablement encore à découvrir.

Mieux encore, si ces observations à 3000 mètres de profondeur nous apportent de fantastiques résultats, les scientifiques n’ont pas encore pu déterminer les limites absolues de la vie souterraine. On peut penser que la profondeur de la Terre va bien au-delà. On estime également entre 245 et 385 fois supérieure la somme des créatures sous terre à la somme des organismes vivant au-dessus de la surface. Il s’agit d’une population totalisant environ 15 à 23 milliards de tonnes de carbone, de microbes disséminés sur toute la planète, au cœur de la Terre.

À titre d’exemple, l’un des microbes découverts par l’équipe peut survivre à des températures de 121 ° C ! En effet, à proximité de lui se trouvait une bouche de chaleur située au fond de la mer…

Robert Hazen, minéralogiste à la Carnegie Institution for Science, a déclaré : « Nous devons nous poser la question suivante : si la vie sur Terre peut être aussi différente de ce à quoi nous nous attendions, alors quelle étrangeté pourrait nous attendre lorsque nous explorerons la vie sur d’autres planètes ?

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