Cassini, une sonde spatiale américaine, a découvert des molécules d’hydrogène sur Encelade, une des lunes de Saturne. Il s’agit d’un élément essentiel au développement de la vie. 

Qu’est-ce qui a été retrouvé exactement ?

Lors d’une conférence de presse, la NASA a annoncé avoir fait une incroyable découverte sur Encelade, l’un des 67 satellites naturels de Saturne. La sonde Cassini s’est approchée au plus près de la surface d’Encelade, à environ 50 kilomètres, pour traverser un gigantesque geyser dans la région du pôle Sud, elle a pu y identifier de l’hydrogène moléculaire.

L’hydrogène a été détecté dans un panache de vapeur émanant de fissures dans une épaisse couche de glace. En analysant les données, les scientifiques de l’Institut de recherche du Sud-Ouest (SwRI) ont compris que l’hydrogène présent résulte des réactions chimiques entre le noyau rocheux de la lune et l’eau de son océan, emprisonné sous la surface gelée du satellite.

« Bien que nous n’ayons pas détecté la vie, nous avons trouvé une source d’alimentation de la vie », a expliqué Hunter Waite, du Southwest Research Institute à San Antonio, au Texas. Il est important de rappeler que l’hydrogène fait partie du processus qui a permis aux écosystèmes de se développer sur la Terre. En effet, les écosystèmes se développent à proximité des cheminées hydrothermales situées au fond des océans, là où il y a une activité volcanique.

Thomas Zurbuchen, responsable adjoint des missions scientifiques de la NASA, souligne le fait que « c’est la première fois que nous identifions un endroit rassemblant les ingrédients nécessaires à un environnement habitable ». Avec ces éléments, les scientifiques peuvent émettre l’hypothèse qu’une vie microbienne extraterrestre pourrait bien habiter la petite lune de Saturne.

La sonde spatiale gravitant autour des anneaux de Saturne

Qu’est-ce qui rend une planète ou une lune habitable ?

L’apparition de la vie est un processus long qui requiert la présence de plusieurs éléments. Afin de procurer aux organismes la vitalité nécessaire au développement de leur métabolisme, l’environnement doit posséder une source d’eau liquide, une source d’énergie et des ingrédients chimiques tels que le carbone, l’hydrogène, l’azote, l’oxygène, le phosphore et le souffre.

Le Dr Christopher Glein, pionnier dans le domaine de l’océanographie chimique extraterrestre affirme que « la quantité d’hydrogène détectée est suffisamment élevée pour nourrir les microbes, semblables à ceux qui vivent près des sources hydrothermales sur Terre. Si des organismes similaires sont présents sur Encelade, ils pourraient « brûler » l’hydrogène afin d’obtenir de l’énergie pour la chimiosynthèse, ce qui pourrait servir de fondement à un écosystème plus vaste ».

Dans l’hypothèse où une vie microbienne logerait sur Encelade, les scientifiques ont affirmé que cette petite lune offrirait l’équivalent en énergie de 300 pizzas par heure afin de subvenir aux besoins énergétiques des éventuels organismes. D’après Christopher Glein, « c’est la première fois que nous sommes en mesure de compter les calories d’un océan extraterrestre ».

Photographie de la petite lune Encelade

Est-ce réellement la première découverte de ce type ?

C’est la première fois que des scientifiques trouvent plusieurs ingrédients indispensables à la vie telle que nous la connaissons en dehors de la Terre. Il n’est pas nouveau que des exoplanètes soient découvertes. En 2015, les chercheurs avaient trouvé une planète potentiellement habitable dans la constellation du Cygne qu’ils ont baptisé « Kepler 452b ». En fait, des exoplanètes sont récemment découvertes, à l’image de l’étonnante Proxima b. Mais il faudra attendre des années pour pouvoir réellement les atteindre et les étudier.

Photographie de Proxima b
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