53,6 millions de tonnes de déchets de puces électroniques, de cartes informatiques, de résistances, de lampes, d’écrans plats et autres… parvenez-vous à concevoir la taille ou la superficie que cela occuperait ? Difficile à imaginer, n’est-ce pas ? Pourtant, c’est le rapport que vient de sortir le Global E-waste Monitor 2020 sur la quantité de déchets électroniques que nous, humains, avons générée en 2019.

Un record… toxique

Selon l’Observatoire mondial des déchets électroniques, ce chiffre serait en hausse de 21 % par rapport à 2015. Mais si comme nous, vous êtes déjà abasourdi par ce rapport, attendez d’entendre la suite car, en réalité, le pire est à venir selon cet organisme. En effet, l’ONU estime que les déchets mondiaux grimperont à 74 millions de tonnes (Mt) d’ici 2030 rapporte ZDNet, ceci, en raison de la hausse des taux de consommation électrique et électronique mais aussi des cycles de vie plus courts de ces appareils et du fait qu’ils ne pourront pas toujours être réparables.

Et justement, les experts de l’ONU affirment que la quantité des autres familles de déchets que l’on considérait quand même comme importantes, comme les emballages, les déchets de santé ou les meubles, est en réalité dérisoire par rapport aux « e-déchets ». D’ailleurs, niveau recyclage, Les Echos nous rapporte qu’en 2019, « seulement 17,4 % de ces déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) ont été collectés et recyclés ».

― gabriel12/ Shutterstock.com

Zoom sur les coupables de cette pollution

Même si l’humanité dans son ensemble est responsable de cette tragédie, il convient de noter que certains pays ont été plus pollueurs que d’autres. D’après Les Echos, c’est l’Asie qui aurait généré près de la moitié de ces e-déchets en 2019, soit 24,9 millions de tonnes précisément. Les États-Unis, quant à eux, auraient généré des déchets moins conséquents à raison de 14,1 millions de tonnes de déchets et l’Europe arrive derrière avec 12 millions de tonnes d’e-déchets. L’Afrique fait aussi partie du lot dans une moindre mesure avec 2,9 millions de tonnes et l’Océanie qui vient avec ses 700.000 tonnes.

Ça, c’est au niveau global. Mais si on regarde les chiffres par habitant, cela donne une pollution de 2,5 kg par habitant en Afrique ; 5,6 kg par habitant en Asie ; 13 kg par habitant en Amérique et 16 kg par habitant en Europe et en Océanie. De quoi réveiller les consciences, n’est-ce pas ?

Les gouvernements mondiaux ne semblent pas saisir l’urgence de la situation

Selon les propos de David Malone, sous-secrétaire général des Nations unies, rapportés par ZDNet : « Les conclusions du Global E-waste Monitor, affilié à l’UNU (Université des Nations unies), suggèrent que l’humanité ne met pas suffisamment en œuvre les objectifs de développement durable. Des efforts substantiellement plus importants sont requis de toute urgence pour assurer une production, une consommation et une élimination plus intelligentes et plus durables des équipements électriques et électroniques à l’échelle mondiale. Ce rapport contribue puissamment au sentiment d’urgence de renverser ce dangereux schéma mondial. »

Mais ces paroles et ces chiffres ne semblent pas encore assez criants pour interpeller les différents gouvernements mondiaux puisque, déclare Les Echos, depuis 2014, le nombre d’États à avoir adopté un cadre juridique en matière de déchets électroniques n’est passé que de 61 à 78, sur les 193 États qui composent les Nations unies.

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