Dans l’Égypte antique, la mort n’est nullement une fin comme on le pense souvent. La mort représente un passage vers un autre monde. Après le décès, il y a plusieurs rites que les Égyptiens pratiquent pour préparer le défunt à aller vers l’au-delà. De ce fait, le corps et l’esprit jouaient un rôle très important durant l’Égypte ancienne.
Le culte des morts : un rituel crucial vers la vie éternelle
L’Égypte ancienne a marqué l’histoire par les pyramides, les temples et les momies. Ce sont des légendes et des mythes qui ont résisté à l’épreuve du temps. De plus, cette époque fut également le théâtre de cérémonies et de rituels qui valaient de l’or, pour ne citer que le culte des morts.
Pour les Égyptiens, l’homme se compose de cinq éléments, dont le « djet » qui est l’enveloppe corporelle, le « shout » l’ombre ; le « ren » le nom, le « bâ » l’âme, et le « ka », qui est une sorte de substance vitale. Dans le culte des morts de l’Égypte ancienne, séparer un corps du « ka » et du « bâ » est inconcevable. D’où l’importance de l’embaumement et la momification. Ces procédés étaient destinés à empêcher cette séparation afin que le défunt puisse trouver le chemin vers l’éternité.
De la momification au voyage vers l’au-delà
A l’époque, il existait des prêtres ou des « outyou » en charge de la momification. Ce rite durait soixante-dix jours. Dans un premier temps, les prêtres lavaient le corps du défunt, le séchaient au soleil et l’enduisaient de miel pour éliminer les bactéries. Les poumons, l’estomac, les intestins et le foie étaient retirés et placés dans des vases canopes à l’effigie des quatre fils d’Horus. Le cerveau était aspiré par le nez avec un crochet.
Selon les croyances égyptiennes, seul le cœur, considéré comme le siège des sentiments et des pensées, restait à sa place. Les « outyou » plongeaient ensuite le corps dans du natron afin qu’il soit complètement sec et vidé de toutes les graisses présentes. Etant donné que ce procédé aplatit le corps, les prêtres inséraient des tissus à l’intérieur du défunt pour lui redonner un semblant de volume.
La prochaine étape consistait au bandelettage. Les « outyou » recouvraient le corps de bandelettes de lin apportées par la famille. Les plus riches bénéficiaient d’un masque funéraire avant d’être placés dans un cercueil, puis enterrés selon le rang social et la fortune. Le défunt pouvait à ce moment commencer son voyage vers l’au-delà.
L’accès au royaume des morts
Selon les légendes égyptiennes, les dieux se trouvant sur Terre pouvaient mourir, mais en de rares circonstances. Ils poursuivaient ensuite leur vie éternellement dans le royaume des morts. Quant aux pharaons, considérés comme des divinités, rejoignaient aussi les dieux après leur mort. Les mortels ordinaires, malheureusement, ne pouvaient espérer que leur mémoire perdure.
En effet, la vie éternelle n’était pas destinée à tout le monde et pour y accéder, le défunt passait par plusieurs étapes muni du « Livre des morts ». La légende attribue sa rédaction à Thot, le dieu de la justice. Il était composé de plusieurs papyrus à lire à chaque phase du périple. L’étape la plus connue est celle de la pesée de l’âme. Elle raconte qu’Anubis, dieu à tête de chacal, patron des embaumeurs, guidait le défunt vers une balance.
Le cœur du défunt se trouvait sur l’un des plateaux. L’autre plat comportait une plume d’autruche, symbolisant Mâât, déesse de la paix, de l’équité et de la justice. Pour rejoindre Osiris, roi du royaume des morts, le cœur devait être plus léger que la plume. En d’autres termes, si de son vivant le défunt se conduisait bien, il pouvait espérer poursuivre sa vie dans l’au-delà. Dans le cas contraire, le monstre Ammit, à tête de crocodile, dévorait le défunt.