Une équipe de paléontologues chinois a décrit un fossile préhistorique rare. Vieux de 120 millions d’années, celui-ci présente des caractéristiques morphologiques propres aux oiseaux modernes et aux dinosaures.
Cratonavis zhui
Considérée comme l’une des plus spectaculaires d’un point de vue morphologique, fonctionnel et écologique, la transition dinosaure–oiseau demeure relativement obscure. Détaillé dans la revue Nature Ecology & Evolution, le récent examen d’un fossile du Crétacé à l’aide de tomodensitogrammes à haute résolution a permis la mise en évidence d’éléments éclairant ce lent processus.
Nommée Cratonavis zhui, la créature possédait un squelette semblable à celui des oiseaux modernes, un crâne étonnamment similaire à celui du redoutable T. rex, ainsi qu’une omoplate et un premier os métatarsien anormalement longs, le distinguant de tous les autres oiseaux, y compris les plus anciens.
« Les caractéristiques crâniennes primitives montrent que la plupart des oiseaux du Crétacé, comme Cratonavis, ne pouvaient pas déplacer leur bec supérieur indépendamment de la boîte crânienne et de la mâchoire inférieure, une innovation fonctionnelle largement répandue chez les oiseaux modernes, contribuant à leur énorme diversité écologique », explique Li Zhiheng, auteur principal de l’étude.
L’omoplate et les métatarses allongés auraient de leur côté constitué des compensations mécaniques pour un appareil de vol globalement sous-développé chez cet oiseau primitif.
Un oiseau primitif
Découverts en Allemagne dans les années 1860, les fossiles d’Archaeopteryx, vieux de 150 millions d’années et présentant des empreintes claires de plumes, ont constitué la première preuve de la parenté des oiseaux et des dinosaures.
Se situant sur l’arbre évolutif aviaire quelque part entre l’Archaeopteryx et d’autres oiseaux anciens ayant développé de nombreux traits conservés par les oiseaux modernes, Cratonavis suggère que les squelettes des premiers oiseaux étaient sujets à une grande variabilité et plasticité.
Selon les chercheurs, les changements dans le squelette des théropodes ayant amorcé la transition vers le vol et les structures corporelles des oiseaux modernes suggèrent des interactions claires entre sélection naturelle, développement du squelette et opportunités écologiques.