
Dans le nord du Turkménistan, le brasier de la bien nommée « Porte de l’Enfer » brûle depuis près de cinquante-cinq ans. De récentes données suggèrent que les réserves de méthane qui l’alimentent diminuent.
L’Enfer sur Terre
Découvert au début des années 1970, le Darvaza est situé au cœur du désert du Karakoum. À l’époque, les scientifiques soviétiques réalisent des forages afin d’évaluer la quantité de ressources que renferme ce gisement souterrain. Suite au dégagement de fumées toxiques, ils décident d’enflammer le gaz qui s’échappe de l’un d’entre eux, pensant que le feu ne brûlera pas plus de quelques semaines.
Cette décision regrettable entraîne l’effondrement du sol, et la naissance d’un cratère de 70 mètres de large pour une vingtaine de profondeur. Plus d’un demi-siècle après l’incident, la « Porte de l’Enfer » brûle toujours, alimentée par les dépôts de gaz naturel riches de la région, et dégage une odeur âcre de soufre.
Si le site offre un spectacle unique à la nuit tombée, les concentrations de méthane (au pouvoir réchauffant bien supérieur à celui du CO2) qui se dégagent de son cratère constituent une importante source de préoccupation à l’heure où le réchauffement climatique s’intensifie.

Des réserves de gaz naturel qui semblent s’amenuiser
Selon les scientifiques de Türkmengaz, différents signes suggèrent que les réserves de gaz naturel du Darvaza s’amenuisent.
« Si en 2013, la lueur des flammes du cratère de Darvaza était visible à plusieurs kilomètres à la ronde, aujourd’hui, elles ne l’est que dans ses environs immédiats. Ces changements positifs sont confirmés par des données satellitaires indépendantes obtenues par la société Capterio », ont-ils expliqué à l’occasion d’une récente conférence.
Révélatrices de l’intensité de la combustion, les données multisensorielles amassées indiquent qu’elle a été divisée par trois au cours de la période étudiée, ce qui s’est traduit par une réduction significative des émissions de méthane.
Des conclusions qui devraient ravir le gouvernement turkmène, qui avait réaffirmé en 2022 sa volonté de fermer la « Porte de l’Enfer ».
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
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