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Suite à l’appel de 18 chefs d’État européens et africains, le G20 a annoncé la suspension de la dette des pays les plus pauvres d’Afrique. Une décision qui doit leur permettre de faire face au mieux à la crise sanitaire et économique engendrée par le coronavirus.

Cette année, les 76 pays les plus pauvres de la planète devaient rembourser quelque 32 milliards de dollars pour éponger leur dette. Pour les quarante pays africains concernés, 13 % du revenu national se retrouve en moyenne englouti dedans, puisqu’un tiers des exportations du continent sont réalisées pour éponger la dette africaine pesant environ 365 milliards de dollars, comme le rappelle La Dépêche.

Il y a deux semaines, les ministres des Finances africains avaient souhaité un moratoire portant sur 44 milliards. Lundi, Emmanuel Macron avait plaidé pour une annulation de la dette africaine lors de son allocution, un souhait qu’il a réitéré mercredi dans un entretien à Radio France internationale (RFI).

Les ministres des Finances et les banquiers centraux du groupe G20 ont donné ce mercredi 15 avril leur accord à une suspension provisoire de la dette des pays les plus pauvres pour une durée d’un an. Ce moratoire devrait ainsi libérer 20 milliards de dollars de liquidités, qui pourront être utilisées à combattre la pandémie et faire face à l’impact économique induit par le virus.

« Nous avons eu un engagement clair, par le biais des organisations internationales, le FMI et la Banque mondiale. Cette suspension de la dette est une annonce vraiment importante, qui signifie que les pays pauvres n’ont pas besoin de s’inquiéter de faire face à leurs échéances au cours des 12 prochains mois », a déclaré Mohammed Al-Jadaan, le ministre des Finances saoudien, en ajoutant que la suspension était effective « immédiatement ».

Le G7 s’était également dit favorable à une telle initiative, mais à condition de recevoir l’accord du G20. Le moratoire a également été approuvé par le Fonds monétaire international (FMI), tout en indiquant qu’il fournira environ 11 milliards de dollars à 32 pays d’Afrique subsaharienne, des décaissements ayant déjà été effectués en faveur du Burkina Faso, du Gabon, du Ghana, de Madagascar, du Niger, du Rwanda, du Sénégal, du Tchad et du Togo. Notons toutefois qu’il s’agit d’un report, et non d’une annulation, de la dette. Pour Emmanuel Macron, ce moratoire est cependant « une étape indispensable » en attendant un effacement total de la dette. Cette dernière étant principalement tenue par la Chine, avec 133 milliards de dollars de prêts, son annulation se joue sur une guerre d’influence et de pouvoir.

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