Les suppléments d’huile de poisson riches en oméga-3 sont bien connus pour leurs bienfaits pour la santé cardiaque. Toutefois, une nouvelle étude, publiée dans la revue Aggression and Violent Behavior, révèle qu’ils pourraient également jouer un rôle crucial dans la réduction de l’agressivité. Les chercheurs recommandent l’utilisation de ces suppléments sûrs et accessibles dans divers endroits, des cours d’école aux établissements pénitentiaires.
Les effets des oméga-3 sur l’agressivité
L’agressivité peut se manifester directement par des violences verbales et physiques ou des brimades, et plus subtilement par des actes de vandalisme, des dégâts matériels, des incendies et des vols. Ces comportements ont un impact négatif sur les relations sociales. La réduction de l’agressivité pourrait donc être très utile à la société.
Traditionnellement utilisés pour améliorer la santé cardiovasculaire, les oméga-3 montrent maintenant des effets prometteurs sur les comportements agressifs. Une étude de l’université de Pennsylvanie a révélé que ces compléments alimentaires peuvent réduire l’agressivité de manière significative, indépendamment de l’âge et du sexe. Adrian Raine, neurocriminologue à Penn et auteur principal de l’étude, affirme que ces compléments devraient être adoptés largement pour atténuer les comportements agressifs.
Les recherches sur les oméga-3 et la violence ne sont pas nouvelles. En 2001, le Dr Joseph Hibbeln du NIH avait déjà établi une relation entre une consommation fréquente de poisson et des taux d’homicide plus faibles. De plus, une étude menée par l’université d’Oxford en 2002 avait montré que les prisonniers britanniques recevant des suppléments d’oméga-3 et d’autres nutriments présentaient moins de comportements violents et antisociaux.
Types d’agressivité et méthodologie de l’étude
L’agressivité peut être catégorisée en deux types principaux : réactive et proactive. L’agression réactive est une réponse immédiate à une menace ou une provocation, tandis que l’agression proactive est planifiée et intentionnelle.
Les chercheurs de l’étude actuel ont effectué une méta-analyse de 29 essais contrôlés randomisés pour examiner l’effet des oméga-3 sur ces deux formes d’agression. Ils ont accordé une attention particulière au comportement agressif plutôt qu’à des caractéristiques plus générales comme l’hostilité et la colère.
Les chercheurs ont observé une réduction de 30 % de l’agressivité, un résultat constant indépendamment de l’âge, du sexe, du diagnostic de base, de la durée du traitement et de la posologie. Cependant, ils ont noté que les données à long terme manquent, car un seul laboratoire a effectué un suivi des participants après la fin de la supplémentation.
Le fonctionnement des oméga-3
Des études ont déjà montré que le comportement agressif a une base cognitive et neurochimique. En outre, les oméga-3 jouent un rôle crucial dans la structure et le fonctionnement du cerveau, dont la régulation des neurotransmetteurs, l’expression des gènes et la réduction de l’inflammation cérébrale. Ces effets neurobiologiques peuvent expliquer pourquoi les oméga-3 réduisent à la fois l’agressivité réactive et proactive.
Les chercheurs recommandent d’intégrer les oméga-3 dans les traitements psychologiques et psychiatriques existants. Adrian Raine suggère que les parents d’enfants agressifs pourraient bénéficier d’ajouter plus de poisson à leur alimentation. En plus des traitements conventionnels comme la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et les médicaments antipsychotiques, les oméga-3 pourraient offrir un complément sûr et peu coûteux.
Néanmoins, d’autres recherches sont nécessaires pour évaluer l’efficacité à long terme des oméga-3 sur l’agressivité. Les chercheurs prévoient d’utiliser l’IRM pour déterminer si les oméga-3 améliorent les fonctions cérébrales. Ils s’intéressent également à l’influence de la génétique sur la réponse aux oméga-3. Ces études futures pourraient fournir des informations cruciales pour optimiser les traitements à base d’oméga-3. Par ailleurs, ce test psychologique va déterminer le degré d’agressivité en vous.
Par Eric Rafidiarimanana, le
Source: New Atlas
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