Dans la lutte contre le changement climatique, le concept de compensation carbone s’est imposé comme une solution prometteuse. Mais selon les experts, cette pratique apparemment respectueuse de l’environnement n’est qu’une façade. Cette pratique serait en fait sans valeur pour résoudre le problème de la crise climatique.
Qu’est-ce que la compensation carbone ?
La compensation carbone est un mécanisme conçu pour contrebalancer les émissions de dioxyde de carbone (CO2) en investissant dans des activités qui réduisent ou éliminent une quantité équivalente de CO2 de l’atmosphère. Cette approche permet aux individus, aux organisations et aux gouvernements de prendre des mesures pour atténuer leur empreinte carbone en soutenant des projets et des initiatives qui contribuent à une réduction nette des émissions globales de gaz à effet de serre.
Ces projets peuvent englober un large éventail d’activités, notamment des projets d’énergie renouvelable comme des parcs éoliens ou des installations solaires, des efforts de reboisement ou encore des initiatives qui améliorent l’efficacité énergétique des bâtiments et des industries. L’idée étant donc que les émissions de dioxyde de carbone de ceux qui investissent dans une compensation carbone (ou dans des crédits carbone) peuvent être partiellement ou totalement compensées par les réductions d’émissions relatives aux projets qu’ils soutiennent.
La compensation carbone est-elle la bonne méthode à suivre ?
Sur le papier, la compensation est un moyen comme un autre pour lutter contre la pollution et le changement climatique. De manière générale, on ne voit que du positif à cette pratique. Pourtant, la vérité pourrait être loin de cette image verte et positive. Une nouvelle étude réalisée par une équipe internationale de chercheurs a montré que la compensation carbone – notamment en matière de déforestation – est finalement un système sans valeur, qui fait plus figure d’illusion qu’autre chose.
En effet, selon les résultats de l’étude publiée dans la revue Science, des millions de crédits carbone sont générés en surestimant considérablement les niveaux de déforestation qu’ils évitent. Cette étude fait suite à un article publié par le journal d’information britannique The Guardian, plus tôt, en début d’année. L’article pointait du doigt l’inefficacité de la compensation carbone. Mais cette affirmation a été rejetée par les organismes de certification de compensation carbone.
En allant plus loin dans leur enquête, les chercheurs ont pourtant apporté des preuves qui démontrent que des millions de crédits carbone sont basés sur des calculs grossiers qui gonflent les succès de conservation des projets REDD+ (acronyme anglais pour « réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts dans les pays en développement »). En réalité, les projets REDD+ – qui visent à ralentir la déforestation et qui sont censés diminuer les émissions de CO2 – n’ont pas été efficaces pour ralentir la déforestation et n’ont apporté aucune compensation dans les émissions de CO2.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Science Alert
Étiquettes: réchauffement climatique, compensation carbone
Catégories: Écologie, Actualités