Des nouvelles des grandes questions éthiques qui parcourent notre société ! En effet, le Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE), a rendu ses conclusions sur des sujets aussi vastes que la santé et l’environnement, le numérique, la génomique, l’accès aux origines… Cet avis fait suite à une consultation publique appelée « Etats généraux de la bioéthique », organisée entre janvier et avril par le CCNE (Comité consultatif national d’éthique) autour de neuf thèmes. Cet organisme est une autorité indépendante composée d’experts, dont le but depuis sa création en 1983 est de « donner des avis sur les problèmes éthiques et les questions de société soulevés par les progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé ». Les prises de position du CCNE devraient enflammer le débat publique autour des trois sujets les plus polémiques : la procréation médicalement assistée (PMA) la gestation pour autrui (GPA), et l’euthanasie.

Vers l’ouverture de la PMA pour toutes

Depuis 1994 et la naissance d’Audrey, premier bébé conçu grâce à la technique dite d’injection intra-cytoplasmique de spermatozoïde, la PMA ou AMP (aide médicale à la procréation) est réservée aux couples hétérosexuels vivants, en âge de procréer, mariés ou pouvant justifier deux ans de vie commune, et dont l’infertilité a été médicalement constatée.

Tout change en 2013 avec la loi sur le mariage pour tous : en reconnaissant l’égalité devant la loi des couples hétérosexuels et homosexuels, se pose tout naturellement la question de la distinction de ces unions dans la loi sur la PMA. A l’époque, dans un contexte politique tendu, avec des manifestations d’ampleur contre le projet législatif porté par Christiane Taubira, le président Hollande botte en touche sur cette question, et dit justement attendre l’avis du CCNE.

Presque cinq ans plus tard donc, les conclusions du Comité d’Ethique sont sans appel : la PMA « peut se concevoir, notamment pour pallier une souffrance induite par une infécondité résultant d’orientations personnelles ». Le CCNE, qui précise que cette décision fait débat parmi ses membres, ouvre ainsi la voie à la PMA pour les couples lesbiens, mais aussi pour les femmes seules. Emmanuel Macron avait déjà pris position en faveur d’un tel changement de législation durant la campagne électorale de 2017. Cependant, le pouvoir actuel craint, comme le précédant un « débat […]hystérisé » (dixit Agnès Buzyn, ministre de la Solidarité et de la Santé).

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