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Le cœlacanthe : le mystérieux poisson qui peut vivre 100 ans

Le cœlacanthe a une période de gestation parmi les plus longues de la planète

cœlacanthe
— © Bruce A.S. Henderson / Wikimedia Commons

Dans les profondeurs mystérieuses de l’océan Indien occidental, le cœlacanthe africain, connu sous le nom de « gombessa » dans les îles Comores, a fait une réapparition après avoir été considéré éteint depuis l’ère des dinosaures. Cette créature marine a étonné la communauté scientifique par ses caractéristiques uniques. 

Une résurrection inattendue

En 1938, le cœlacanthe de l’océan Indien occidental (Latimeria chalumnae) a été redécouvert au large de l’Afrique du Sud. Les chercheurs ont été stupéfiés par cette réapparition inattendue d’une espèce que l’on pensait disparue depuis plus de 65 millions d’années. Cette découverte a ouvert de nouvelles perspectives dans le domaine de la biologie marine. Elle a suscité un intérêt intense pour la conservation de cet « ancien » poisson et a conduit à des expéditions exploratoires dans les eaux profondes de l’océan Indien occidental à la recherche de colonies de cœlacanthes.

Ces créatures, qui passent leurs journées à l’abri des regards dans des grottes sous-marines, se lancent dans des chasses nocturnes, se tenant sur la tête pour capturer une variété de proies, y compris des poissons, des calmars et des seiches.

Leurs compétences de chasse sont rendues possibles par leur anatomie spéciale. Le cœlacanthe possède un squelette composé principalement de cartilage et de tissus mous, ce qui lui permet de réaliser des manœuvres acrobatiques. Les nageoires pectorales de ces poissons sont structurées de manière à fonctionner comme des membres préhensiles, ce qui les rend incroyablement habiles dans la capture de proies.

Longévité et maturité tardive

Selon les premières recherches, les cœlacanthes peuvent vivre jusqu’à 20 ans. Toutefois, d’autres caractéristiques du cycle de vie du poisson, telles que son métabolisme lent et sa faible absorption d’oxygène – caractéristiques généralement liées à la longévité – ne permettaient pas de tirer cette conclusion. Les scientifiques ont compté les structures calcifiées sur les écailles des cœlacanthes en 2021 en utilisant une technique de vieillissement améliorée, similaire au comptage des anneaux de croissance d’un arbre, et ont découvert que les structures pouvaient survivre jusqu’à 100 ans.

Cette longévité exceptionnelle est due en partie à leur métabolisme lent, qui limite la production de radicaux libres responsables du vieillissement. De plus, ils atteignent la maturité sexuelle tardivement, les mâles devenant reproductifs à l’âge de 40 ans et les femelles à 58 ans. Leur période de gestation extraordinairement longue s’étend sur cinq ans. Cette adaptation à la reproduction tardive est un mécanisme de survie qui permet de garantir la pérennité de l’espèce, malgré un environnement hostile et des prédateurs potentiels.

— © James St. John / Flickr

Un témoignage vivant de l’évolution

Cette créature, avec sa réapparition miraculeuse, offre un exemple saisissant de la richesse de la biodiversité marine, tout en défiant les attentes en matière de durée de vie, de maturité sexuelle et de stratégies de chasse. Elle incarne l’énigme des profondeurs marines et continue d’intriguer les scientifiques du monde entier.

En 1997, des scientifiques ont découvert un autre type de cœlacanthe en Indonésie, plus de 60 ans après la première découverte du cœlacanthe dans l’océan Indien occidental. L. menadoensis est le nom scientifique attribué à la créature qui était connue sous le nom de « raja laut » (« roi de la mer ») dans le dialecte local.

La persistance du cœlacanthe dans les profondeurs de l’océan Indien occidental souligne l’importance de protéger les écosystèmes marins. Les découvertes continues concernant ces poissons anciens mettent en lumière les merveilles cachées des océans, incitant à la préservation de ces habitats marins, encore largement inexplorés. En tant que survivant des âges anciens, le cœlacanthe offre une fenêtre sur le passé de notre planète. Par ailleurs, déclarée éteinte, cette espèce de poisson est en fait bien vivante et prospère.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Live Science

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