Émission de télévision française des années 80 et 90. Jusque-là, rien de très attirant. Sauf que le Club Dorothée a une particularité, c’est d’avoir fait découvrir à des milliers d’enfants des générations de ces décennies l’animation japonaise, avec Dragon Ball, Les Chevaliers du Zodiaque et Sailor Moon en tête. Retour sur l’histoire d’une émission à laquelle on doit beaucoup.
Un club, d’accord, mais qui est Dorothée ? Non, ce n’est pas l’héroïne du Magicien d’Oz, mais bien l’animatrice principale de l’émission. Dans les années 80, elle présente Récré A2 sur Antenne 2 où sont diffusées des séries et des oeuvres de fiction pour la jeunesse venant du monde entier. Lorsque cette aventure s’arrête, TF1 propose à Dorothée de lancer une nouvelle émission pour reprendre la part de marché. L’animatrice accepte et le Club Dorothée est né. Aux fictions américaines s’ajoutent rapidement les dessins animés japonais alors que d’autres personnalités de Récré A2 comme Corbier viennent s’ajouter à l’équipe.
Le succès de l’émission est impressionnant et dépasse les espérances de la chaîne, qui commissionnera Dorothée pour d’autres émissions parallèles au Club. TF1 réalise des scores historiques en remportant souvent plus de 50 % de l’audience française. Les raisons de ce succès ? Plus de la moitié des 4-14 ans regardent l’émission religieusement en attendant le prochain épisode de Ken le Survivant, première série japonaise à atteindre les ondes françaises en 1989. La violence de certaines scènes choque les esprits puritains et autres associations désirant bannir ce genre de contenus.
Le phénomène engendre une censure démesurée et dirigée par le CSA qui envoie un groupe de psychologues décider de ce qui peut être montré ou non aux enfants. Le résultat ? Ils coupent plusieurs minutes des épisodes, ne se privent pas pour modifier les scénarios et les dialogues des épisodes. Les politiques s’en mêlent, à commencer par Ségolène Royal qui voit en Dragon Ball Z une apologie de la violence et du sadisme. Dans le monde réel, les enfants des années 90 rêvent de devenir aussi forts que Son Goku, explosent de rire devant Nicky Larson et apprennent les valeurs de l’amitié et du courage avec Les Chevaliers du Zodiaque.
Des univers fantastiques venus tout droit du Japon qui font naître un intérêt certain pour l’archipel. Les enfants de la génération Club Dorothée grandissent en achetant des mangas, en rêvant de voyager au Japon et jouent aux jeux vidéo. En somme, participent à la création d’un nouveau pilier de la sous-culture geek. Après le Club Dorothée, la France devient le deuxième pays consommant le plus de mangas et les enfants et adolescents se réjouissent chaque semaine. Seulement, l’émission est loin de faire l’unanimité.
Au-delà des associations et de la censure, les autres chargés de production de TF1 commencent à en avoir assez de Dorothée et de ses diverses émissions, monopolisant la chaine et empêchant la création d’autres programmes. Après 8 ans, la tranche horaire de la quotidienne en matinée est supprimée et lorsque TF1 s’embrouille avec AB Productions, le Club Dorothée voit sont temps d’antenne réduit de 3 heures à 40 minutes. Dorothée réagit en modernisant son émission en mettant déjà en avant le phénomène d’Internet (encore dans son enfance) et en mettant en scène d’autres animateurs. Malgré les bonnes audiences, TF1 arrête définitivement l’émission en août 1997.
En apportant dans notre pays des séries devenues cultes comme Dragon Ball Z, le Club Dorothée aura non seulement marqué l’histoire de la télévision en tenant des taux d’audience records pendant dix ans, mais aussi et surtout en faisant rêver des milliers d’enfants ayant ensuite participé à l’avènement de nouveaux piliers de la culture geek. Quelle était votre série préférée du Club Dorothée ?
Par Florent, le
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