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Une étude suggère une nouvelle fonction du clignement d’yeux

Nous clignons des yeux plusieurs dizaines de milliers de fois par jour

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— Dimitrije Puzovic / Shutterstock.com

Le fait de cligner des yeux permet de chasser les petits corps étrangers et de les humidifier. De nouvelles recherches suggèrent également une fonction cognitive.

Des expériences révélatrices

En 1945, Arthur Hall, de l’université de Sheffield, avait étudié la fréquence des clignements d’yeux lors de la lecture à haute voix et constaté qu’ils coïncidaient avec la présence de trous dans un texte, semblant indiquer que ce réflexe permettait de mettre brièvement notre cerveau en pause.

Récemment, Louisa Bogaerts, de l’université de Gand, et ses collègues ont analysé les données issues de l’expérience Ghent Eye Tracking Corpus, au cours de laquelle 15 sujets avaient été invités à lire silencieusement un roman d’Agatha Christie, et leurs clignements d’yeux (30 367 au total) décortiqués.

Les données récoltées au cours de ces quatre séances indiquent que nous ne clignons pas des yeux de manière aléatoire lorsque nous lisons. Les participants étaient en effet beaucoup moins susceptibles de cligner des yeux après avoir lu des mots apparaissant fréquemment, suggérant que cette action constitue une « micro-pause » après un effort cognitif plus important.

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— WESTOCK PRODUCTIONS / Shutterstock.com

Il s’est également avéré que les clignements étaient respectivement 4,9 et 3,9 fois plus fréquents lorsque le regard tombait sur un signe de ponctuation ou la fin d’une ligne, et 6,9 fois lorsque ces « points de rupture naturels de l’attention » coïncidaient.

De vastes implications

Si ces travaux pré-publiés sur le serveur PsyArXiv soutiennent l’idée que les clignements d’yeux pendant la lecture sont étroitement liés aux « exigences cognitives » posées par un texte, les implications ne se limitent pas à cette activité.

« Ils permettent une pause momentanée dans l’entrée visuelle pour permettre l’intégration de nouvelles informations », avance Paul Corballis, de l’université d’Auckland, qui estime que leur suivi pourrait potentiellement permettre d’évaluer le niveau de vigilance des pilotes ou des contrôleurs aériens.

L’an passé, une étude avait conclu que la nictation aidait à avoir une vue d’ensemble d’une scène, et à percevoir des motifs à grande échelle changeant lentement.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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