La littérature pour enfants est en deuil. Claude Lebrun, créatrice du personnage de « Petit Ours Brun », est décédée samedi. Traduites en russe, en néerlandais, en allemand et en breton, les aventures de son ourson fétiche, aujourd’hui adaptées en série, ont fait le tour du monde, marquant plusieurs générations.

Un personnage mondialement connu

Décédée à l’âge de 90 ans d’un cancer dont elle était atteinte depuis des années selon son fils, le réalisateur de documentaires Pierre-François Lebrun, elle était la créatrice du facétieux Petit Ours Brun, dont les aventures étaient diffusées dans le magazine Pomme d’Api.

Aux prémices de ce personnage, « elle disait qu’elle en avait marre de raconter des histoires déjà connues, des énièmes contes classiques, et s’est mise à raconter ses propres histoires » rapporte son fils, duquel elle se serait directement inspirée pour la création du petit ourson.

Réalisé à la main de manière traditionnelle depuis sa création il y a plus de 40 ans, Petit Ours Brun a connu un succès fulgurant grâce à ses histoires du quotidien auxquelles les plus jeunes peuvent facilement s’identifier : l’école, l’amitié, les vacances ou la famille sont par exemple les thèmes de prédilection de ces nombreuses histoires.

Chaque année, c’est un million d’exemplaires des fameuses histoires de Petit Ours Brun qui sont écoulés, et les nombreux produits dérivés (peluches, vaisselle, puzzles, draps…) témoignent de sa popularité chez les jeunes enfants de 3 à 7 ans.

Frédéric BISSON / Flickr

Un engagement soutenu en faveur d’une littérature enfantine plus riche

Née en 1929 en Indre-et-Loire d’une femme mère au foyer et d’un père chauffeur, elle était issue d’un milieu modeste et vivait à Saint-Jacques-de-la-Lande où elle vivait depuis la mort de son mari, l’historien François Lebrun. Après la création de son ourson dans les années 70, elle contacte rapidement le magazine Pomme d’Api, qui publiera ses histoires chez Bayard à partir de 1975.

Elle avait par la suite repris son poste de professeure de lettres au lycée Chateaubriand à Rennes, années durant lesquelles elle s’est « impliquée pour s’attaquer au problème de richesse de vocabulaire chez les élèves et avait édité des lexiques qui ont sans cesse ont été réédités chez Belin », a souligné son fils.

Décrite comme « une boulimique d’actualité qui lisait énormément », elle a également, parmi ses nombreux projets, tenu une chronique hebdomadaire dans le journal La Croix, et rédigé des livres de cuisine. Selon son fils, il y avait chez elle « un engagement dans les choses du monde et la société en général ». Ses obsèques auront lieu demain, mercredi 25 septembre.

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