Une équipe d’archéologues effectuant des fouilles dans la province espagnole de Soria a réalisé une découverte rare : une cité celtibère ainsi qu’un ancien camp romain.
La cité perdue de Titiakos
Les Celtibères étaient un groupe de tribus celtiques qui occupait le centre-nord-est de la péninsule ibérique il y a plus de deux millénaires. Si une bonne partie de la Celtibérie avait été conquise par les Romains en 195 av. J.-C., il a fallu attendre 72 avant notre ère pour que l’ensemble de la région soit intégrée à la province romaine d’Hispania Citerior.
Réalisée par des chercheurs de l’université polytechnique de Madrid, une série d’excavations près de la commune de Deza a conduit à la mise au jour des vestiges d’une cité vieille de plus de 2 000 ans. Il s’agirait de Titiakos, un ancien bastion celto-ibérique datant de la guerre sertorienne.
S’étant déroulé entre 80 et 72 avant J.-C., ce conflit civil a opposé une coalition d’Ibères, de Vascons et de Romains (les Sertoriens) aux représentants du régime établi par le général et homme politique romain Sylla (les Sullustéens).
Au nord-est du site, l’équipe a identifié les restes d’un grand camp militaire romain, surplombant l’ancienne cité. La découverte de projectiles ainsi que de pièces antiques suggère qu’il avait été érigé pour protéger son flanc le plus vulnérable, abritant l’hôtel des monnaies.
Une ancienne carrière de calcaire
Détaillée dans la revue Archaeological and Anthropological Sciences, la découverte de ces sites archéologiques est intervenue suite à celle d’une ancienne carrière de calcaire. Selon les chercheurs, quelque 12 000 mètres cubes de roche, utilisés pour bâtir l’ancienne cité, en auraient été extraits durant l’Antiquité.
Alors qu’il étudiait les clichés aériens de la région, Eugenio Sanz, qui a supervisé les fouilles, a expliqué avoir repéré des sections de route taillées dans la roche et d’ornières causées par le passage des charrettes.
La zone était connue pour abriter un énorme bloc de roche de 2,5 tonnes (connu sous le nom de « Rueda del Cañón »), dont les raisons de la présence demeuraient jusqu’à présent obscures. Selon l’archéologue, l’érosion naturelle des fronts de la carrière au fil des siècles expliquerait que cette dernière n’ait été identifiée que récemment.
Par Yann Contegat, le
Source: Heritage Daily
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