C’est un comportement très courant chez les chiens : lorsqu’ils sont mouillés, ils vont tout naturellement s’ébrouer. La question est de savoir pourquoi. Si la réponse qui nous vient naturellement à l’esprit est que l’animal veut tout simplement se débarrasser de l’eau sur son pelage, il y a en réalité une explication plus complexe à ce comportement.
Un réflexe moins anodin qu’on ne le pense
S’ébrouer quand les poils sont mouillés est un instinct que l’on peut retrouver chez les chiens ainsi que chez de nombreux autres animaux à poils, comme les chats, les souris, les chevaux ou encore les tigres et les ours. Comme on peut aisément s’en douter, si ces animaux secouent si vigoureusement leur corps lorsqu’ils sont mouillés, c’est principalement pour se débarrasser de l’excès d’eau et pour être sec plus rapidement. Cela permet à ces animaux de conserver leur chaleur corporelle ainsi que leur énergie calorique.
Plus encore, s’ébrouer est une fonction très importante, car cela peut aider les animaux à poils à se débarrasser des contaminants irritants et potentiellement nocifs, des nœuds et des parasites présents dans leur pelage. Cependant, il est intéressant de savoir qu’il y a une raison plus profonde et un peu plus complexe qui explique que les animaux à poils s’ébrouent. Pourtant, même si ce comportement est très courant, les mécanismes neuronaux qui sous-tendent ce comportement ont été largement inexplorés. Ainsi, dans une nouvelle étude, des chercheurs de l’université Harvard, aux États-Unis, ont décidé de se pencher sur cette question.
Non, les chiens ne s’ébrouent pas parce qu’ils ont froid
Ce qu’ils ont découvert, c’est le mécanisme somatosensoriel qui régit ce comportement. En effet, les résultats de l’étude publiée dans la revue Science expliquent que les chercheurs ont découvert l’existence d’un type de mécanorécepteur appelé « mécanorécepteur C à bas seuil » (C-LTMR). Ce sont ces mécanorécepteurs qui déclenchent en grande partie le réflexe de s’ébrouer en réponse à divers stimuli chez les mammifères poilus. Pour aboutir à leurs conclusions, les chercheurs ont appliqué plusieurs types de stimuli – comme de l’huile, de l’eau et de l’air – sur le dos et le cou des souris.
Soupçonnant que les réactions des animaux aux stimuli étaient d’origine mécanosensorielle plutôt qu’automatique aux changements de température, les chercheurs ont décidé de pousser plus loin leur expérience en recherchant les réponses de plusieurs neurones mécanosensoriels face aux stimuli. C’est ce qui leur a permis d’identifier le C-LTMR, mais aussi la Piezo2, une protéine fortement impliquée dans la perception tactile. En ce qui concerne cette protéine, les chercheurs ont retiré le gène qui y est associé chez certaines des souris de l’étude, et ils ont découvert que cela amoindrissait effectivement le réflexe d’ébrouement chez les animaux.
De même, les chercheurs ont modifié génétiquement certaines souris pour éliminer la plupart de leurs C-LTMR. Ces animaux ont montré une réduction de plus de 50 % de leur réflexe d’ébrouement par rapport aux souris témoins non modifiées. Les chercheurs ont également voulu pousser leur recherche un peu plus loin et ont ainsi étudié la manière dont les signaux des C-LTMR circulent dans le système nerveux pour déclencher le réflexe d’ébrouement. Cela leur a permis de découvrir un groupe de neurones de la moelle épinière qui se connectent à une zone du cerveau appelée noyau parabrachial, qui est impliquée dans le traitement de la douleur, de la température et du toucher. Dans l’ensemble, ces découvertes sont importantes, car cela peut aider dans la compréhension de la sensibilité de la peau.
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Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Live Science
Étiquettes: chien
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