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Les archéologues résolvent enfin le mystère du « château déserté »

Il remonte en fait à l’Antiquité

château déserté
Image d’illustration — amarklc / Shutterstock.com

Il les intriguait depuis longtemps. Des archéologues autrichiens ont récemment percé les secrets du « château déserté », situé sur les rives d’un affluent du Danube.

Fort romain

Au fil des années, diverses hypothèses avaient été avancées concernant la nature de cette structure proche de la petite ville de Stopfenreuth, que certains pensaient être un château médiéval, ou une fortification remontant à la grande guerre turque, ayant opposé l’Empire ottoman au Saint-Empire romain germanique entre 1683 et 1699.

Une récente série de fouilles dirigées par l’Académie autrichienne des sciences a permis d’établir qu’il s’agissait en fait des vestiges d’un fort « de tête de pont » romain, le premier de ce type découvert sur le sol autrichien.

Selon les archéologues, ces structures militaires étaient bâties dans des zones stratégiques. Principalement pour sécuriser et contrôler les traversées de cours d’eau ou des voies d’accès vitales, ils servaient également de bases avancées pour le lancement des campagnes militaires visant à étendre l’empire.

Le « château déserté » se trouve à environ quatre kilomètres de l’ancienne forteresse légionnaire de Carnuntum. Les archéologues estiment que le fort nouvellement identifié remonte aux guerres marcomanes (166 à 180 de notre ère), une longue période de conflit qui impliquait les forces romaines et divers peuples germains et sarmates.

Deux phases de construction

Sa première phase de construction est intervenue lors du règne de Marc Aurèle, soucieux de renforcer le « limes romain », qui constituait la ligne frontière de l’empire à son apogée. La seconde remonte à 260 de notre ère environ, lorsqu’il était administré par Gallien.

Les fouilles ont permis de découvrir des matériaux de construction, des céramiques, de petits objets en bronze et des briques estampillées Legio XIV et Legio XV Apollinaris, amenées à stationner dans la région.

« On s’est longtemps demandé si cette section de la rive nord du Danube avait été le théâtre d’une activité romaine substantielle », souligne Christiant Gugl, de l’Institut archéologique autrichien. « La découverte de ce côté du fleuve d’autres structures en pierre, dont certaines accueillaient un grand nombre d’unités militaires, modifie considérablement notre vision du limes. »

Il y a quelques mois, une étude avait suggéré un siège romain épique beaucoup plus court que prévu, illustrant la monstrueuse logistique de l’empire.

Par Yann Contegat, le

Source: Heritage Daily

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