Le convoyage terrestre des chars d’assaut jusqu’aux champs de bataille s’avérant risqué, au cours des années 1930 et 1940, les Soviétiques ont exploré différentes approches aériennes à l’efficacité discutable.
L’Antonov A-40 Krylya Tanka
Dans un premier temps, l’Union soviétique a fixé des chenillettes T-27, pesant moins de trois tonnes, sous le ventre de bombardiers Tupolev TB-3. Mais il est rapidement apparu que le jeu n’en valait pas la chandelle.
Mobilisant des avions coûteux et capables d’occasionner nettement plus de dégâts, le transport de ces chars légers les exposait de manière démesurée au feu adverse, et le fait que leur équipage soit parachuté séparément impliquait également le risque que l’ennemi arrive sur les lieux avant lui.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, une idée encore plus farfelue a germé : boulonner des ailes de biplan et une queue de planeur sur un engin conventionnel afin de créer un char d’assaut ailé. Baptisé Antonov A-40 Krylya Tanka, celui-ci était destiné à être remorqué par un bombardier et, une fois largué, à planer jusqu’au champ de bataille.
Un premier essai peu concluant
Après plusieurs années de développement, le premier essai impliquait un char embarquant une quantité minimale de munitions et de carburant, afin de réduire son poids. En faisant pivoter la tourelle, son pilote pouvait orienter ses ailes.
Ne parvenant pas à atteindre une vitesse jugée suffisante, le prototype fut largué prématurément, mais Sergei Anokhin parvint à le faire atterrir en toute sécurité dans un champ, avant de le ramener à la base.
Durant ce conflit, le Japon et le Royaume-Uni avaient également tenté de développer des chars volants, mais rapidement abandonné l’idée en raison de leur manque d’aérodynamisme.
Quelques décennies plus tard, les Soviétiques s’illustreraient en créant le sous-marin le plus rapide du monde, dépassant les 80 km/h.