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Image d’illustration — I. Grasbergs / Shutterstock.com

L’analyse d’un manuscrit religieux conservé au Vatican à l’aide de techniques d’imagerie avancées a révélé un texte biblique perdu remontant au IIIe siècle de notre ère.

Le chapitre XII de l’Évangile selon Matthieu

Détaillée dans la revue New Testament Studies, cette découverte a été réalisée par Grigory Kessel, de l’Académie autrichienne des sciences. Selon le chercheur, cette version en langue syriaque du chapitre XII de l’Évangile selon Matthieu avait été rédigée il y a environ 1 750 ans, mais en raison de la rareté des parchemins, le document avait été gratté et réutilisé à plusieurs reprises au cours des siècles suivants.

L’utilisation des rayons ultraviolets, capables de révéler des détails invisibles à l’œil nu, a révélé qu’il s’agissait d’un double palimpseste : ces fragments du Nouveau Testament se trouvaient sous deux autres couches de textes anciens. Leur examen étroit a révélé qu’il s’agissait de versions plus détaillées de ces passages de la Bible.

Basé sur le Codex Sinaiticus grec, daté du IVe siècle, le premier verset 1 du chapitre XII de l’Évangile selon saint Matthieu tel qu’on le connaît aujourd’hui est le suivant : « En ce temps-là, un jour de sabbat, Jésus vint à passer à travers les champs de blé, ses disciples eurent faim et ils se mirent à arracher des épis et à les manger. » La version syriaque s’avère sensiblement plus précise : « Ses disciples eurent faim, ils se mirent à cueillir des épis, à les frotter dans leurs mains et à les manger. »

Un quatrième témoignage textuel

« Jusqu’à récemment, seuls deux manuscrits [respectivement conservé à la British Library de Londres et trouvé au monastère Sainte-Catherine du mont Sinaï] étaient connus pour contenir la traduction en vieux syriaque des Évangiles », souligne Kessel. Intervenue peu de temps après celle d’un autre palimpseste, dans le cadre du « Sinai Palimpsests Project », la découverte du texte caché dans les archives du Vatican constitue donc le quatrième témoignage de ce type connu à ce jour.

« Elle souligne l’importance de combiner recherche fondamentale et technologies numériques modernes pour l’analyse de manuscrits médiévaux », estime Claudia Rapp, directrice de l’Institut de recherche médiévale de l’Académie autrichienne des sciences.

Ces derniers mois, des techniques d’imagerie similaires avaient révélé la présence de la plus ancienne carte des étoiles au monde dans un manuscrit médiéval découvert en Égypte, ainsi que les griffonnages d’une obscure figure médiévale britannique.

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