De récentes recherches ont montré qu’un petit champignon pouvait dégrader efficacement le polyéthylène, type de plastique le plus abondant dans nos océans.
Le pouvoir de P. album
Le vortex de déchets du Pacifique Nord est une gigantesque masse flottante de plastique située entre Hawaï et la Californie. Si diverses études ont montré que de nombreuses espèces animales et végétales prospèrent aujourd’hui sur ce « continent » d’une superficie d’environ 1,6 million de kilomètres carrés, les chercheurs se sont récemment penchés sur un autre type de résident : le minuscule champignon marin Parengyodontium album.
Lors d’expériences en laboratoire, Annika Vaksmaa, de l’Institut royal néerlandais de recherche sur la mer, et ses collègues ont constaté que cette espèce fongique pouvait dégrader efficacement l’un des plastiques les plus problématiques, à condition que celui-ci ait préalablement été exposé au rayonnement ultraviolet.
Selon les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Science of the Total Environment, les UV modifient la structure chimique du polyéthylène, alors plus susceptible d’être dévoré par P. album. Bien que sa « digestion » libère du dioxyde de carbone, la faible quantité produite serait « comparable à celle que les humains rejettent lorsqu’ils expirent ».
La nécessité d’une exposition aux UV signifie que P. album ne peut s’attaquer aux déchets plastiques complètement immergés. Mais compte tenu de la diversité des champignons marins, il est probable qu’il existe des espèces d’eau profonde capables de le faire.
Un problème environnemental majeur
« Les humains produisent plus de 400 milliards de kilogrammes de plastique chaque année, dont près de 4 % finiraient dans les océans », souligne Vaksmaa. « C’est formidable de voir que les microbes peuvent contribuer à atténuer des problèmes relativement importants. Mais il est essentiel de s’attaquer à la source, c’est-à-dire d’empêcher le plastique de se retrouver dans la nature. »
Afin de réduire ce type de pollution, des chercheurs ont mis au point un plastique ultra-résistant qui se biodégrade lorsqu’il se retrouve dans la nature, ainsi qu’une forme capable de s’auto-réparer et de nourrir les organismes marins.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
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