Les maisons de retraite ont souvent mauvaise réputation et pour éviter d’y mettre les pieds, certains retraités rivalisent d’imagination. C’est le cas d’un groupe de Lyonnais qui ont lancé un projet de construction pour un habitat écologique et participatif. Un joli projet qui devrait arriver à son terme cet été.

Vivre ensemble en toute liberté

En 2009, une vingtaine de retraités ont opté pour une alternative à la maison de retraite en imaginant un lieu adapté au grand âge, permettant de vivre en convivialité dans le plus grand respect de la nature. Leurs valeurs sont celles du partage et de l’accompagnement : le lieu devait permettre la rencontre en restant disponible à tous et offrir à ses habitant la possibilité de continuer de participer à la vie locale. Refusant de lier retraite et isolement, les créateurs du projet ont souhaité bâtir un lieu de vie participatif permettant un respect de la vie privée de ses habitants.

De l’idée à la construction

Pour mettre en place un tel projet, il a fallu convaincre les collectivités et les banques d’investir dans l’aventure : défi relevé pour les sexagénaires qui ont obtenu trois prêts à hauteur d’1,9 million d’euros remboursables sur 50 ans. Il aura fallu 6 ans à l’association Chamarel – les Barges pour concevoir et construire le bâtiment du même nom. C’est dans la banlieue de Lyon, à Vaulx-en-Velin que l’immeuble de 4 étages sera inauguré cet été : deux T3 de 63 m² et 14 T2 de 45 m² seront bientôt occupés par les membres de la coopérative qui pourront profiter des nombreux espaces communs qu’offre le lieu. En effet, le bâtiment comprend différentes pièces dédiées à la rencontre dont une salle commune, une buanderie, un local à vélo, un parking, des jardins et même un atelier de bricolage et des bureaux pour l’association Chamarel.

Un habitat coopératif et écologique qui refuse la spéculation immobilière

Chaque étape de la construction de l’immeuble a suivi à la lettre les valeur promues par la coopérative : l’aspect environnemental a été mis en avant dès la pose des premières pierres grâce à l’utilisation de matériaux locaux, de paille pour l’isolation, d’un réseau d’artisans lyonnais permettant à l’immeuble de répondre aux critères du label H & E (la certification Habitat et Environnement).

Le fonctionnement du lieu est lui aussi passé à la loupe puisque les créateurs du projet souhaitaient respecter une certaine sobriété dans la consommation pour éviter le gaspillage énergétique ainsi que la mutualisation des bien et des services, soit le partage des différentes installations. Enfin, l’immeuble a ses propres ruches, sur le toit.

Pour s’installer dans l’immeuble, chacun doit payer un loyer mensuel situé entre 600 et 800 euros et s’acquitter d’une part sociale d’environ 30 000 euros qui ira à la coopérative et sera ajustée en fonction des moyens des locataires. Une participation reversée au centime près à l’habitant quittant l’immeuble, ce qui permet aux membres de la coopérative d’échapper à la spéculation immobilière.

 

Vivre ensemble

Si le projet porte de belles valeurs écologiques, il promeut aussi le partage et l’échange, refusant la solitude comme seul compagnon de ses habitants. Tout comme l’idée de base, le bâtiment se gère de manière collective et démocratique. Chaque locataire peut faire entendre sa voix et donc de décider de ce qu’il adviendra du lieu, participer aux différents événements culturels organisés en son sein et profiter de la compagnie des autres habitants. Un projet épatant qui ne devrait pas tarder à faire des petits à travers la France.

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