
Un geste malheureux, une véritable alerte. Voici ce qui s’est vraiment passé à Golfech.
Dans la centrale de Golfech, un technicien ferme le mauvais robinet. Résultat : un réacteur nucléaire reste sans refroidissement pendant 18 heures. Si cette histoire vous donne des sueurs froides, c’est normal. Car à quelques heures près, la France aurait pu vivre l’un des incidents les plus graves de son histoire nucléaire.
Il confond deux réacteurs lors d’une maintenance : le circuit de refroidissement est coupé pendant 18 heures
On a tous, un jour, oublié nos clés ou mis du sucre au lieu du sel. Sauf que là, on ne parle pas de café raté, mais d’un réacteur nucléaire privé de refroidissement pendant 18 heures. C’est pourtant ce qui est arrivé à Golfech, dans le Tarn-et-Garonne, lors d’une opération de maintenance de routine.
Le technicien devait fermer manuellement les pompes du circuit de refroidissement du réacteur n°2, alors à l’arrêt. Mais dans la pratique, il a fermé celles du réacteur n°1, encore en fonctionnement. Pendant 18 longues heures, ce réacteur a donc tourné sans son système de refroidissement. Un peu comme si on coupait la climatisation d’un moteur de Formule 1 en pleine course.
Vers 22h, le soir même, une équipe a enfin détecté l’erreur. Ils ont rouvert les vannes, et le système a retrouvé son fonctionnement normal à 22h30. Aucun dégât n’est à déplorer. Ouf. Mais le rapport d’incident existe, et il a de quoi faire réfléchir.
Comment fonctionne un réacteur nucléaire et pourquoi le refroidissement est crucial
Dans un réacteur nucléaire, les ingénieurs produisent de l’électricité grâce à la fission de l’uranium. Ce processus libère une chaleur intense, utilisée pour créer de la vapeur qui fait tourner des turbines. C’est propre, efficace, mais extrêmement sensible aux variations de température.
Si le cœur du réacteur n’est plus refroidi, la température grimpe en flèche. Et là, on ne parle plus de vapeur mais de fusion du combustible. C’est exactement ce qu’il s’est passé à Tchernobyl ou Fukushima.
Alors, comment refroidit-on tout ça ? On prélève de l’eau dans les fleuves ou la mer, qui circule ensuite dans un circuit fermé autour du cœur. Sans eau, pas de refroidissement. Sans refroidissement, la catastrophe se profile.
Ce que cet incident nous rappelle sur la sécurité nucléaire en France
Personne n’a subi de blessure, et aucune fuite radioactive n’a été enregistrée. Pourtant, cet incident souligne à quel point la vigilance humaine reste essentielle dans la filière nucléaire. Il suffit d’un robinet mal fermé, d’une procédure mal suivie, et tout peut basculer.
Ce texte n’est pas un appel à la peur, mais à la rigueur. Car derrière chaque ampoule allumée, on trouve des hommes, des systèmes et des risques bien réels.
Par Eric Rafidiarimanana, le
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