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Ce site nucléaire iranien caché sous une montagne : quand la science rencontre l’invulnérabilité

Photo d’un site creusé dans une montagne désertique, utilisée à titre d’illustration pour évoquer un site nucléaire enfoui
Cette image est utilisée à des fins illustratives. Elle représente un type de structure creusée en montagne, comparable à ce que certaines analyses décrivent pour le site de Kuh-e Kolang Gaz La. Elle ne montre pas le lieu réel.

Sous cette montagne aux allures tranquilles se cache l’un des secrets technologiques les mieux gardés d’Iran. À première vue, rien ne trahit la présence de ce site. Pourtant, à plus de 140 mètres sous terre, se déploie une prouesse d’ingénierie conçue pour résister à tout, ou presque. Là, la roche devient armure, et le mystère, presque impénétrable.

Je suis tombé sur cette information en ce début juillet 2025, et croyez‑moi, elle a éveillé ma curiosité comme jamais. Sous les 1 600 m de la montagne Kuh‑e Kolang Gaz La, deux fois plus imposante que celle de Fordo, l’Iran a discrètement creusé une installation nucléaire ultra‑protégée. C’est un laboratoire où la nature et le béton collaborent pour défier nos bombes les plus sophistiquées.

Un complexe d’enrichissement enfoui plus profondément que tous les autres

Lancé en 2007, ce site s’est transformé au fil des ans. Ainsi, les experts de l’Institut pour la science et la sécurité internationale (ISIS) estiment dans leur rapport que les tunnels atteignent plus de 140 m de profondeur. À titre de comparaison, Fordo descend à seulement 80 m.

Vue satellite des installations iraniennes près de Natanz, incluant la zone montagneuse de Kuh-e Kolang Gaz La, potentiellement liée à un site souterrain
Image satellite prise le 20 mai 2025 par Planet Labs PBC. Elle montre, dans la partie haute, le site nucléaire connu de Natanz et, en bas, la zone montagneuse de Kuh-e Kolang Gaz La. Certains analystes estiment que cette dernière abriterait un complexe souterrain d’enrichissement, bien qu’aucune inspection indépendante ne l’ait confirmé.

Concrètement, les galeries accueillent des centrifugeuses avancées et stockent de l’uranium enrichi, protégés par des couches de béton renforcé. De plus, l’entrée combine barrages, surveillance et bâtiments de contrôle. Vu de la surface, il est presque impossible de soupçonner la présence d’un tel dispositif.

Pourquoi la GBU-57 pourrait ne pas suffire face à cette forteresse géologique

Pour tenter d’atteindre ce site, les États-Unis misent sur une arme spécifique : la GBU‑57 Massive Ordnance Penetrator. Ce mastodonte de 13 600 kg, largué par un bombardier furtif B‑2 Spirit, peut percer 60 m de roche ou 18 m de béton. Sur le papier, il pulvérise presque tout.

Cependant, Kuh‑e Kolang Gaz La change la donne. En effet, avec 140 m de roche, la GBU-57 atteint ses limites. En juin 2025, les 14 bombes MOP larguées sur la région n’ont apporté aucune preuve claire de pénétration. Les strates rocheuses ont probablement atténué l’impact.

En conséquence, certains experts évoquent des frappes successives. Cette méthode, dite “one-two punch”, pourrait percer plus profondément. Toutefois, elle reste complexe, coûteuse et incertaine. Par ailleurs, l’Iran interdit depuis plusieurs mois toute inspection du site, empêchant toute évaluation indépendante.

Quand la profondeur devient la meilleure des protections

Finalement, cette montagne illustre un nouveau front technologique. Tandis que l’Iran a conçu des structures invisibles, enfouies, les États-Unis mobilisent leur arsenal le plus avancé. Pourtant, les lois de la physique restent implacables. À une telle profondeur, la roche absorbe l’énergie.

Par conséquent, cela montre peut-être les limites actuelles de la balistique moderne. En effet, la science de la défense, appuyée sur la géologie et l’ingénierie du relief, semble momentanément surpasser la puissance offensive. Puisque le site reste inaccessible, son contenu – civil ou militaire – demeure une énigme. Aujourd’hui encore, il est impossible de le savoir avec certitude.

Le site de Kuh‑e Kolang Gaz La repousse les limites des armes actuelles

En somme, ce site dépasse le simple cadre nucléaire. Il devient un terrain d’essai pour une confrontation silencieuse. On y oppose profondeur et puissance de feu, stratégie de dissimulation et précision des frappes.

Ainsi, la GBU‑57 symbolise le sommet de la technologie militaire. Kuh‑e Kolang Gaz La, lui, représente une nouvelle frontière de la dissimulation défensive. Ce duel souterrain marque peut-être un tournant. La roche l’emporterait sur l’acier. La cachette sur la cible.

Par Eric Rafidiarimanana, le

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