A l’heure actuelle, les scientifiques ont réalisé de grandes avancées dans la neurotechnologie, ou la technologie d’interface cerveau-ordinateur. Des avancées qui alertent toutefois un jurisconsulte sur la nécessité de jeter, dès à présent, les bases d’un nouveau droit civil : la liberté cognitive.
Nita Farahany est professseure de droit à l’université Duke et critique de la neurotechnologie du cerveau. Elle a récemment donné une interview à The Guardian lors de laquelle elle a confié ses inquiétudes sur les technologies de piratage cérébral, les applications autour de la surveillance du cerveau sur le lieu de travail et l’utilisation de la technologie par des gouvernements autoritaires.
De ses mots, elle déclare qu’« il y a eu de grandes améliorations dans les électrodes et dans les algorithme de formation pour trouver des associations en utilisant de grands ensembles de données et l’IA. Il y a au moins certaines parties de notre activité cérébrale qui peuvent être décodées. On peut faire plus que ce que les gens pensent. »
Sa crainte est que la technologie commence à être utilisée comme une « surveillance neuronale involontaire ». Elle déclare ainsi l’importance de créer un nouveau droit civil intitulé « liberté cognitive » dont les normes « protègeraient notre liberté de pensée et de rumination, notre intimité mentale et notre autodétermination sur notre cerveau et nos expériences mentales ». Cette liberté aurait pour objectif de donner aux gens « le contrôle de leurs propres expériences mentales et les protégerait contre l’utilisation abusive de leur activité cérébrale par des acteurs corporatifs et gouvernementaux, mis en balance avec les intérêts de la société ».