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Ce visiteur interstellaire pourrait expliquer pourquoi certaines planètes géantes naissent si vite autour d’étoiles massives

Et si les planètes géantes ne naissaient pas seulement de la poussière locale, mais grâce à des « cadeaux » venus d’autres étoiles ? L’arrivée de l’objet interstellaire 3I/ATLAS ravive un débat fascinant : et si ces voyageurs cosmiques étaient les déclencheurs secrets de la formation planétaire ?

Image de la comète interstellaire 3I/Atlas traversant un champ d’étoiles, captée par un télescope terrestre.
La comète interstellaire 3I/Atlas, détectée par les astronomes, poursuit sa traversée du Système solaire, offrant une rare occasion d’étudier un objet venu d’ailleurs – Source Nasa

Qui est 3I/ATLAS et pourquoi son arrivée change tout

Depuis 2017, trois objets interstellaires ont traversé notre Système solaire : ’OumuamuaBorisov et aujourd’hui 3I/ATLAS. Détecté le 1er juillet 2025, ce dernier se distingue par sa taille imposante (près de 5,6 km de diamètre) et sa vitesse vertigineuse. Contrairement à ’Oumuamua, mystérieux et dépourvu de queue visible, 3I/ATLAS arbore une véritable chevelure cométaire.

Mais ce n’est pas seulement un spectacle céleste. Pour des chercheurs comme Susanne Pfalzner, ces objets étrangers pourraient être des déclencheurs clés de la formation planétaire rapide. En d’autres termes, ils pourraient apporter déjà formés les noyaux dont les planètes ont besoin pour grandir.

Pourquoi la formation classique des planètes pose problème

Les manuels d’astronomie décrivent un scénario lent : des poussières s’agrègent, deviennent des cailloux, puis des blocs, jusqu’à donner naissance à des planètes. Mais ce processus est trop long. Les disques de gaz et de poussières autour des jeunes étoiles disparaissent en seulement quelques millions d’années, un délai insuffisant pour fabriquer une géante comme Jupiter.

Pire encore, les simulations montrent que les fragments intermédiaires ont tendance à rebondir ou se briser plutôt qu’à fusionner. Résultat : il manque une explication crédible pour la vitesse fulgurante à laquelle certaines planètes massives apparaissent. C’est précisément là que les objets interstellaires déjà formés apportent une réponse.

Comment un visiteur peut accélérer la naissance d’une planète géante

Imaginez un disque protoplanétaire comme une soupe de gaz et de poussières. Si un planétésimal solide venu d’ailleurs y tombe, ce disque dispose aussitôt d’un cœur prêt à grossir. Autour de lui, le gaz s’accumule rapidement et une géante naît beaucoup plus vite.

C’est ce que confirment les travaux de Pfalzner et Michele Bannister, publiés dans The Astrophysical Journal Letters. Mieux encore : les étoiles massives, grâce à leur gravité puissante, seraient particulièrement efficaces pour capturer ces visiteurs. Une explication simple qui colle aux observations : elles hébergent très souvent des planètes géantes malgré la brièveté de leur disque de formation.

Des planètes qui portent l’héritage d’autres étoiles

Cette hypothèse bouscule notre vision. Les mondes ne seraient pas seulement des créations locales : ils contiendraient aussi des fragments hérités d’autres systèmes. Chaque planète serait comme une mosaïque de matières anciennes, issues d’étoiles disparues depuis longtemps.

Ainsi, nos propres planètes pourraient abriter en leur cœur des restes venus d’un système détruit il y a des milliards d’années. L’Univers devient alors un immense jardin où chaque étoile sème des graines cosmiques pour les générations suivantes. Et 3I/ATLAS ?

Il apparaît comme un passeur de mémoire, une preuve tangible que les mondes naissent souvent des vestiges d’autres mondes.

Par Eric Rafidiarimanana, le

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