Ce soir, le ciel nous offre un moment rare : les Orionides, une pluie d’étoiles filantes surgies à plus de 65 km par seconde. Un spectacle fulgurant, né des débris de la comète de Halley, ce vestige glaciaire ancestral qui continue, des millénaires plus tard, à faire scintiller notre atmosphère.

D’où viennent les Orionides ? Ces météores sont les restes brûlants d’un passage de la comète de Halley
Il faut imaginer une comète comme une vieille voyageuse un peu désordonnée. Sur son chemin, elle laisse traîner des miettes : des débris de roche et de glace qui flottent sur son orbite. Chaque année, au mois d’octobre, la Terre traverse cette traînée laissée par la comète de Halley, offrant un spectacle visible à l’œil nu.
Ces débris, en pénétrant l’atmosphère terrestre, s’échauffent à cause de la friction. Ils se consument alors en dégageant une lumière vive : ce sont les fameuses étoiles filantes. Et les Orionides, bien que moins connues que les Perséides d’été, n’ont rien à leur envier. Leur vitesse ? Jusqu’à 66 km par seconde. Leur longévité ? Spectaculaire. Et parfois, elles laissent même une traînée lumineuse persistante.
Pourquoi la nuit du 21 octobre 2025 est le moment parfait pour les observer ?
Cette nuit du 21 au 22 octobre est le moment clé : c’est le pic d’activité des Orionides. Et cette année, la Lune ne viendra pas parasiter le ciel, laissant place à une obscurité parfaite pour l’observation. Les astronomes estiment qu’on pourra voir entre 10 et 20 étoiles filantes par heure. Pas mal pour une nuit d’automne, non ?
Petite astuce de pro : même si les étoiles semblent surgir de la constellation d’Orion, regardez l’ensemble du ciel. Et surtout, éloignez-vous des lumières artificielles. Pas juste les lampadaires, hein : vos écrans aussi. Vos yeux ont besoin d’au moins 15 minutes pour s’habituer à l’obscurité.
Comment profiter pleinement du spectacle sans matériel ni expertise ?
Nul besoin de télescope ni de lunettes spéciales. Vos yeux suffisent. Il suffit d’un peu de patience, d’un bon plaid (il fera frais cette nuit) et, si possible, d’un coin de ciel bien dégagé. Un jardin, un champ, un balcon si vous êtes chanceux. Pour les plus motivés, un petit road trip loin des villes peut transformer cette nuit en véritable expérience.
Et si vous êtes enseignant, parent ou juste curieux, c’est une formidable occasion de parler d’astronomie autrement. D’évoquer les comètes, les astéroïdes, la vitesse, la chaleur… Bref, de rendre les sciences vivantes, concrètes, presque poétiques.
Pourquoi cette poussière venue du fond de l’espace fascine autant l’humanité ?
Ce qui me fascine toujours dans ce genre de phénomène, c’est de me dire que ce que je vois n’est qu’une poussière ancienne, issue d’un corps glacé vieux de plusieurs millénaires. Une poussière certes, mais qui a traversé l’espace, qui a attendu patiemment son tour pour entrer en collision avec notre ciel.
C’est beau, non ? D’y penser. Et de se rappeler que, parfois, l’invisible devient spectaculaire, que les vestiges du passé peuvent encore illuminer nos nuits.
Alors, ce soir, prenez le temps. Coupez tout. Regardez. Et laissez-vous surprendre.
Par Eric Rafidiarimanana, le