
Il est un moment, chaque année, où le ciel décide de se faire poète. Une pluie fine de lumières fend l’obscurité, comme si la nuit s’illuminait de souvenirs d’étoiles. Ce moment, c’est celui des Êta Aquarides, une pluie de météores aussi discrète qu’envoûtante, née de la comète de Halley. Et en 2025, elle a offert un spectacle particulièrement magique.
Des fragments d’histoire filant dans la nuit
Imaginez : quelque part entre le 5 et le 6 mai, aux quatre coins du globe, des regards se sont levés vers le ciel, le souffle suspendu. Les Êta Aquarides atteignaient leur pic d’activité, avec des dizaines de météores par heure. Ce ne sont pas des étoiles mortes, ni des caprices célestes : ce sont des morceaux de la comète de Halley qui, chaque printemps, brûlent en traversant l’atmosphère terrestre.
Oui, Halley, cette comète mythique qui n’apparaît que tous les 76 ans, continue de nous parler à travers les âges par ses débris. Ce sont eux, ces poussières millénaires, qui ont allumé le ciel cette semaine-là.
Une scène mondiale, des témoins émerveillés
Les images capturées sont à couper le souffle. Au-dessus de Kandalama, au Sri Lanka, deux traînées lumineuses croisent les constellations. En Indonésie, les éclats zèbrent un ciel aux allures de velours. Même aux États-Unis, des photographes amateurs ont immortalisé la magie. Partout, les mêmes mots reviennent : émerveillement, silence, gratitude.
On pourrait croire que ces étoiles filantes sont rares et furtives. Pourtant, leur danse céleste continue encore jusqu’au 21 mai. Certes, le pic est passé, et elles seront moins nombreuses à se montrer. Mais elles sont là, discrètes, prêtes à récompenser les couche-tard (ou les lève-tôt) qui prendront le temps de scruter l’horizon avant l’aube.
Une invitation à lever les yeux
Ce genre de phénomène me touche profondément. Il y a quelque chose d’intime à guetter une météore, comme si le cosmos nous adressait un clin d’œil. C’est gratuit, accessible, universel. Pas besoin de télescope ni d’expertise : juste un coin de ciel dégagé et un peu de patience.
Et puis il y a cette pensée vertigineuse : ces météores sont les messagers d’un voyage commencé il y a des siècles. Chaque traînée lumineuse est un fragment d’un corps céleste qui a frôlé notre monde bien avant nous, et qui continuera bien après.
À ne pas manquer… ou à attendre
Si vous avez manqué le pic, pas de panique : les Perséides viendront illuminer le mois d’août. Mais en attendant, les Êta Aquarides restent une merveille à savourer. Pas spectaculaire comme un feu d’artifice, mais délicate, élégante, presque méditative. Comme un haïku cosmique.
Alors ce soir, si le ciel est clair, prenez un plaid, éloignez-vous des lumières, et offrez-vous ce tête-à-tête avec l’univers. Il vous reste quelques nuits pour rêver les yeux grands ouverts.