Tripedalia cystophora — © Jan Bielecki

De récentes recherches ont montré que les méduses, faisant partie des animaux les plus simples sur le plan biologique, pouvaient se souvenir de leurs expériences passées et agir en conséquence.

Médusantes méduses

Jusqu’à présent, les chercheurs avaient généralement supposé que l’apprentissage associatif et l’adaptation d’un comportement (comme éviter de toucher une poêle chaude après une brûlure) concernaient uniquement les animaux biologiquement complexes, dotés d’un cerveau relativement gros (souris, oiseaux, primates…). Toutefois, certaines études suggéraient que des créatures plus simples pourraient également présenter une telle aptitude.

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Current Biology, Jan Bielecki et ses collègues de l’université de Kiel se sont penchés sur les méduses, groupe représentant un stade très précoce de l’évolution animale. Pour évaluer leurs capacités d’apprentissage, l’équipe a conçu un environnement expérimental imitant l’habitat naturel de la méduse-boîte des Caraïbes (Tripedalia cystophora), riche en mangroves.

Plusieurs spécimens ont été successivement placés dans un bassin rond dont les parois étaient couvertes de bandes blanches et grises, imitant les racines verticales des palétuviers. Les scientifiques expliquant avoir préféré les bandes grises aux bandes noires pour que les « racines » paraissent plus éloignées qu’elles ne l’étaient réellement.

Des expériences révélatrices

Si cette illusion d’optique les a au départ poussés à se cogner contre les parois, après quelques minutes passées dans le bassin rayé, les 12 spécimens ont commencé à pivoter pour les éviter, suggérant une adaptation découlant de leurs précédentes expériences. À l’issue des tests, il s’est avéré que le nombre de collisions évitées avait doublé.

« Auparavant, nous pensions qu’un système nerveux très développé était nécessaire pour apprendre quoi que ce soit, mais nous venons de démontrer que cet animal biologiquement très simple et précoce sur le plan évolutif en est capable », estime Bielecki.

Selon l’équipe, cette étonnante capacité d’apprentissage impliquerait les quatre organes sensoriels visuels de ces méduses, appelés rhopalies. Réparties sur l’ensemble de leur corps, chacune d’entre elles intègre six « yeux », soit un total de 24 lentilles oculo-lumineuses contribuant à guider leurs mouvements.

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