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En 1792, la France introduisait un nouveau calendrier (qui allait faire un four)

« Les réformateurs ont dû sous-estimer l’enracinement profond du sentiment religieux, duquel peu étaient prêts à s’écarter aussi brusquement »

Le calendrier grégorien, largement adopté en 1582 et que nous utilisons toujours aujourd’hui, n’est pas « parfait », avec certains ajustements pour « cadrer » avec une année solaire (365,25 jours). Mais il s’avère que le calendrier républicain, censé le remplacer, n’a pas été une franche réussite.

Calendrier révolutionnaire

Instauré au lendemain de l’abolition de la monarchie (22 septembre 1792 ou plutôt « 1er vendémiaire an I »), le calendrier républicain français comportait 12 mois de 30 jours chacun, divisés en trois parties de 10 jours comparables à des semaines, appelés décades. Les 10 jours étaient nommés comme suit : primedi, duodi, tridi, quartidi, quintidi, sextidi, septidi, octidi, nonidi et décadi.

Les mois, quant à eux, faisaient référence à différents évènements ou conditions les caractérisant : Vendémiaire (vendanges), Brumaire (brumes et des brouillards), Frimaire (froids), Nivôse (neige), Pluviôse (pluies), Ventôse (vents), Germinal (germination), Floréal (floraison), Prairial (récoltes des prairies), Messidor (moissons), Thermidor (chaleurs) et Fructidor (fruits).

Rompant largement avec l’approche grégorienne, reflétant les traditions chrétiennes et antiques, le « calendrier révolutionnaire français » visait à s’affranchir de vieilles traditions poussiéreuses, tout en célébrant la « raison » et la science.

Au total, celui-ci aura été utilisé moins de 14 ans. Napoléon Ier le remplaçant officiellement par le calendrier grégorien le 1er janvier 1806.

Calendrier républicain de l’an III (1794 – 1795) — © BNF

Pas vraiment une réussite

Les raisons de cet échec sont assez évidentes. Outre une communication et une coordination plus compliquées avec les pays suivant toujours le calendrier grégorien (le 22 janvier 1795 aurait par exemple correspondu au 3 pluviôse an III), il s’avère que la « fièvre révolutionnaire » était moins marquée en dehors de Paris, avec de nombreux Français continuant à perpétuer les traditions religieuses chrétiennes.

« Les réformateurs ont dû sous-estimer l’enracinement profond du sentiment religieux, duquel peu étaient prêts à s’écarter aussi brusquement », écrivait en 1977 Eviatar Zerubavel, professeur de sociologie à l’université Rutgers.

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Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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