cahokia
— Kent Raney / Shutterstock.com

Il y a un millénaire, sur les terres fertiles bordant le majestueux Mississippi, se dressait une cité précolombienne d’une envergure remarquable. Cahokia, du nom donné à ses ruines aujourd’hui, prédominait comme la plus imposante agglomération du nord du Mexique bien avant que les caravelles de Colomb s’effleurent sur les rives du Nouveau Monde.

Un carrefour de civilisations avant l’arrivée des Européens

Bien avant que les explorateurs européens ne mettent le cap sur le Nouveau Monde, Cahokia était une métropole animée dont l’existence et le déclin restent l’un des mystères les plus fascinants de l’Amérique précolombienne. Située dans la vallée fertile du Mississippi, cette cité, dont les vestiges sont désormais connus sous le nom de Cahokia Mounds, était le centre névralgique de la culture mississippienne, florissante entre les années 800 et 1350 après Jésus-Christ.

Au pic de son développement, entre 1050 et 1150 apr. J.-C., Cahokia couvrait quelque 1 600 hectares et était le foyer de 10 000 à 50 000 habitants. Ce qu’il en reste aujourd’hui, principalement des monticules de terre dispersés près de la ville moderne de St Louis dans le Missouri, sont les derniers témoins silencieux d’une époque révolue.

— © Skubasteve834 / Wikimedia Commons

L’architecture monumentale de Cahokia

Le site des Cahokia Mounds est dominé par le Monks Mound, une structure colossale qui illustre le génie architectural de ses bâtisseurs. Érigée sans les outils, les animaux de trait ou même la roue, cette pyramide de terre se dresse à une hauteur de 30 mètres, formée de quatre terrasses successives. Sa construction, autrefois estimée s’être étalée sur plusieurs siècles, pourrait finalement avoir été réalisée en l’espace d’une génération.

Ce ne sont pas moins de 120 monticules qui auraient initialement parsemé le paysage de Cahokia, bien que seulement 51 d’entre eux aient survécu à l’épreuve du temps. Ces structures ne rivalisent peut-être pas en hauteur avec les pyramides d’Égypte, mais elles représentent néanmoins une prouesse remarquable, érigées sans la moindre roue, outil en métal ou aide animale.

À l’ombre des monticules, une autre structure notable de Cahokia mérite notre attention : le « Woodhenge ». Analogie précolombienne à son homologue de pierre outre-Atlantique, cette construction astronomique composée de poteaux en bois plantés en cercle servait probablement à marquer les solstices et les équinoxes. Les alignements précis des poteaux suggèrent une connaissance avancée des cycles célestes par les habitants de Cahokia, un témoignage de leur compréhension intime du monde naturel qui les entourait.

— © Heironymous Rowe / Wikimedia Commons

Le déclin d’une cité énigmatique

L’éclipse de Cahokia demeure un puzzle archéologique. Avant même que les caravelles européennes ne franchissent l’horizon atlantique, Cahokia avait déjà commencé à péricliter. Les raisons de cette chute font l’objet de débats parmi les chercheurs. Des théories avancent l’idée de catastrophes environnementales telles que des sécheresses sévères ou des inondations dévastatrices, tandis que d’autres postulent des guerres ou des troubles sociaux internes.

Cependant, une étude de 2020 révèle que Cahokia n’a peut-être pas connu une fin aussi abrupte que l’on croyait. Des preuves indiquent que des groupes amérindiens sont revenus peupler la région au XVIe siècle, maintenant une présence continue jusqu’à la période coloniale au XVIIIe siècle. Des analyses de stanol fécal, entre autres données, ont permis de combler des lacunes historiques et de proposer un récit plus nuancé.

AJ White, chercheur en anthropologie à l’université de Berkeley et auteur principal de l’étude, souligne que loin de l’image d’une ville fantôme, Cahokia était un lieu vivant, ses terres foulées par les peuples indigènes bien après son âge d’or présumé. La région n’a pas simplement été abandonnée, mais a continué à être un lieu d’histoire humaine complexe et stratifiée, résistant à l’effacement par le temps. Pour aller plus loin, voici 8 cités en ruine qui restent encore un mystère pour les scientifiques.

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