Pour la toute première fois, des cacatoès à huppe jaune ont été vus en train d’utiliser leurs pattes et leur corps pour tourner le robinet d’une fontaine à eau afin de s’hydrater. Une scène inédite au sein d’une importante population d’oiseaux. Explications.
Dans la vidéo ci-dessus, vous pouvoir voir des cacatoès à huppe jaune faire la queue près d’une des nombreuses fontaines d’un parc de l’ouest de Sydney en Australie. Ils se relayent pour accéder au robinet et boire. Les sorties d’eau étant conçues pour un débit d’eau constant, ils ont appris non seulement à ouvrir le robinet, mais aussi à le maintenir.

« Ces observations ont montré que les individus actionnaient la fontaine à eau en coordonnant leurs mouvements avec leurs deux pattes, une patte (le plus souvent la droite) sur la poignée tournante (valve) et une patte agrippant le bec verseur en caoutchouc (barboteur) ou les deux pieds sur la valve », ont écrit les chercheurs qui ont étudié cette scène. « Le poids de l’oiseau était alors abaissé pour faire tourner la poignée tournante dans le sens des aiguilles d’une montre et l’empêcher de rebondir, et la tête était tournée pour accéder à l’eau courante. »

Barbara Klump, de l’Institut Max-Planck du comportement animal et auteure principale, a observé de ses propres yeux cette adaptation animale. Cela l’a conduite à étudier l’ampleur de ce comportement. Après avoir identifié les fontaines à eau présentant des marques d’utilisation de cacatoès, notamment des morsures de bec dans le plastique entourant la sortie, elle et une équipe de scientifiques de l’université Western Sydney, de l’université nationale australienne et de l’université de Vienne ont installé des caméras pour surveiller les interactions des oiseaux. « La conception des fontaines publiques varie selon les municipalités, mais elles sont généralement répandues », a-t-elle expliqué. « Pourtant, à notre connaissance, ce comportement n’a pas été observé ailleurs. Globalement, cela suggère que cette innovation en matière de consommation d’eau s’est propagée pour former une nouvelle tradition locale adaptée aux villes. »
Les chercheurs concluant : « Nous identifions ici une innovation en matière d’abreuvement chez les cacaotès sauvages, la première à notre connaissance. Ce comportement consiste en une combinaison d’actions impliquant les deux pattes, le bec et le déplacement du poids du corps pour déclencher l’écoulement de l’eau. Cette apparente complexité comportementale se reflète potentiellement dans nos résultats : bien que ce comportement semble bien établi au sein de la population locale, seulement 52 % des tentatives d’ouverture de la fontaine par les oiseaux marqués ont été couronnées de succès. Ce résultat présente des similitudes intéressantes avec une étude antérieure sur l’ouverture des bacs chez les cacatoès, où 54 % des tentatives des oiseaux marqués ont été couronnées de succès, ce qui suggère des similitudes en matière de difficulté physique ou de temps d’apprentissage. »
Par ailleurs, les cacatoès fabriquent différents outils pour se nourrir.